Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, a ouvert hier à Tripoli une nouvelle délégation de l'UE en Libye, et rencontrer lors de sa visite les nouveaux dirigeants du pays. Ouvrir une délégation de l'UE à Tripoli traduit l'engagement de l'UE à entretenir des relations étroites avec le peuple libyen, tant durant la période de transition politique que pour le long terme. Pendant son séjour, elle rencontrera le chef du Conseil national de Transition (CNT) Moustapha Abdeljalil et le nouveau Premier ministre Abdel Rahim al-Kib, et s'adressera à un forum sur les droits de la femme en Libye. Cette visite est destinée à souligner le soutien de l'UE aux efforts du peuple libyen pour construire une nouvelle Libye, basée sur l'Etat de droit, la démocratie et les droits de l'homme. L'UE, qui a fourni plus de 155 millions d'euros d'aide humanitaire à la Libye depuis le début de la crise, a mis à disposition du CNT 30 millions d'euros pour les priorités immédiates et les efforts de stabilisation, et 50 autres millions pour des programmes à plus long terme. Le nouveau Premier ministre promet un gouvernement "transparent" Le futur gouvernement intérimaire libyen sera transparent et ne comptera pas de membres du régime déchu de Mouammar Kadhafi, a promis avant-hier le nouveau Premier ministre Abdel Rahim al-Kib, chargé de le former d'ici le 23 novembre prochain. Ce dernier assure devant une foule rassemblée sur la place Tahrir à Benghazi, dans l'est de la Libye, d'où est partie la contestation contre l'ancien régime, que le gouvernement intérimaire sera franc en tout et transparent par la même occasion, il ne sera pas souillé par des opportunistes et des agents de l'ancien régime, tout en mettant en garde de ne pas s'attendre à des miracles quant aux performances du gouvernement, étant face à une étape nouvelle, une étape sensible et historique qui est un test pour notre volonté et appelant à l'entraide et la coopération entre les Libyens. M. Kib, un universitaire originaire de Tripoli, a été élu le 31 octobre pour former le gouvernement de transition en Libye par les membres du Conseil national de transition (CNT), issu de l'ancienne rébellion et désormais en charge du pays. Selon la feuille de route du CNT, il doit former un gouvernement intérimaire au plus tard un mois après l'annonce de la libération du pays, dont la proclamation officielle a eu lieu le 23 octobre dernier, trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi, capturé vivant par les forces du CNT à Syrte puis tué. Jeudi dernier, le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil a indiqué que la formation du gouvernement devrait être annoncée d'ici 10 jours. Celui-ci aura la lourde tâche de désarmer le pays, de remettre l'économie sur pied et de faire face à une lutte de moins en moins feutrée entre les différents courants du CNT. M. Kib a en outre longuement rendu hommage à Benghazi, l'étincelle de la révolte qui s'est transformée en guerre civile faisant des milliers de morts en huit mois. il affirme que même si le colonel Kadhafi a joué la carte du régionalisme, aujourd'hui l'avenir appartient à tous les Libyens, il n'y a pas de place dans la nouvelle Libye pour la discrimination. L'époque de Kaddafi a laissé des blessures chez beaucoup, mais il est temps de panser ces blessures et d'ouvrir une page nouvelle. Plus tôt dans la journée, des dizaines de personnes se sont rassemblées à Benghazi pour réclamer la formation rapide d'une armée nationale proclamant "Oui à l'armée nationale, non aux milices armées!", auxquels se sont joints des officiers de l'ancienne armée ainsi que des membres des brigades de volontaires civils qui ont combattu les pro-Kadhafi pendant le conflit. Une réunion sur l'armée nationale doit se tenir dans une dizaine de jours à Benghazi. Mais la formation de cette nouvelle armée régulière se fait toujours attendre. Le sujet est d'autant plus sensible que certaines brigades n'entendent pas rendre leurs armes pour l'instant. le colonel Abdelmottaleb Miled souligne pour sa part que la Libye a besoin d'une armée nationale qui défende la Constitution, les frontières et l'Etat, un Etat civil et qu'elle est contre l'extrémisme.