Alors que les raids de l'OTAN se poursuivent, notamment sur le port et la résidence de Khadafi à Tripoli, l'ONU et l'UA ne cessent de demander un cessez-le-feu immédiat, crédible et vérifiable. Dans un communiqué publié au terme d'une réunion consultative du Conseil de Sécurité de l'ONU et du CPS de l'UA à Addis Abeba, les membres ont souligné la nécessité de l'arrêt des hostilités encourageant l'UA et l'ONU, ainsi que d'autres acteurs intéressés, à faire tout leur possible pour réaliser cet objectif. L'Union Européenne (UE) a, pour sa part, inauguré hier une représentation à Benghazi et a appelé au départ de Mouammar kadhafi. C'est par la voix de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui est arrivée hier à Benghazi, pour une courte visite lors de laquelle elle a rencontré le président du Conseil national de transition (CNT), représentant la rébellion, Moustapha Abdeljalil, que l'UE a exprimé de nouveau son soutient indéfectible à la rébellion. «L'Union européenne soutiendra la rébellion libyenne aussi longtemps que celle-ci le souhaitera» a déclaré Catherine Ashton dès son arrivée à Benghazi. Elle avait annoncé début mai l'ouverture d'un bureau de l'UE afin d'apporter de l'aide à la rébellion libyenne et à la société civile. «Ouvrir un bureau de l'UE constitue un signal fort de notre soutien du peuple libyen. C'est l'UE qui passe des mots à l'action», s'est-elle félicitée. Le ministère libyen des Affaires étrangères a estimé que la visite de Mme Ashton à Benghazi pourrait être considérée comme une «reconnaissance d'une entité illégitime». «La visite en elle-même donne l'impression d'une reconnaissance d'une entité illégitime, et vise la division de la Libye, contrairement aux résolutions des Nations Unies 1970 et 1973, qui soulignent l'unité de la Libye et son intégrité territoriale», a indiqué le ministère dans un communiqué. Tripoli a affirmé avoir été «surpris» par la visite de Mme Ashton à Benghazi et l'inauguration d'une représentation de l'UE auprès du Conseil national de transition. «Ce pas entrepris par la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères aura des incidences sur les relations de la Libye avec plusieurs pays et institutions de l'UE», a mis en garde le ministère. Il a estimé que les relations euro-libyennes avait pourtant abouti à des «résultats positifs dans un certain nombre de domaines de coopération», notamment dans le cadre de plusieurs rounds de négociations sur un accord inédit de partenariat, commencés en 2008. Tripoli a estimé que «l'UE devrait contribuer avec le reste des membres de la communauté internationale dans la recherche d'une solution pacifique qui préserve la vie des Libyens et renforce l'unité de la Libye et son intégrité territoriale». La Russie qui s'est toujours opposée à l'intervention militaire sur le sol libyen, va à la fin de la semaine, entamer des discussions sur les révolutions dans le monde arabe lors du sommet du G8 qui se tiendra jeudi et vendredi prochains en France. Le président russe Dmitri Medvedev va mettre l'accent sur la modération souhaitée par Moscou dans les conflits secouant le monde arabe. Il est attendu lors de ce sommet que les chefs d'Etat divergent sur la question des révoltes arabes, vu les différences d'approche entre la Russie, opposée à toute forme d'ingérence, et les Occidentaux qui ont créé une coalition pour bombarder la Libye. Faut-il rappeler que mercredi dernier, M. Medvedev a fait savoir qu'il n'approuverait pas l'adoption d'une résolutionà l'ONU autorisant le recours à la force en Syrie. H.Y.