Des dissidents de l'armée syrienne ont attaqué, hier, un centre des services secrets syriens situé à Harasta, en banlieue de Damas. L'attaque, la première du genre depuis le début du soulèvement populaire à la mi-mars, est imputée à l'Armée syrienne libre, dirigée depuis la Turquie par le général dissident Riad Al-Assad. les Comités locaux de coordination ont indiqué que l'Armée libre a frappé avec des roquettes et des grenades autopropulsées le quartier général des services de renseignements aériens situé à l'entrée de Damas. Les Comités, qui coordonnent les manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, ont joint à leur communiqué un plan de l'attaque. Ils y indiquent que les prisonniers détenus par les services secrets allaient bien, tout en précisant qu'ils n'ont pu obtenir leur libération. L'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres, a confirmé qu'un centre des services secrets a été frappé à Harasta. Il ajoute que d'autres municipalités situées près de Damas, soit Zamalke, Hamouriya et Douma, ont aussi été frappées par des explosions. Selon des militants de l'opposition interrogés, l'attaque, qui n'aurait fait aucune victime, a été suivie d'une fusillade et des hélicoptères ont survolé la zone. Dans les heures qui ont suivi l'attaque d'Harasta, l'Armée syrienne libre a annoncé par voie de communiqué la création d'un conseil militaire provisoire pour répondre aux nécessités de la phase actuelle et de la révolution syrienne. L'objectif du groupe, précise-t-on, est de mettre en oeuvre les objectifs de l'Armée, soit faire chuter le régime actuel, protéger les biens publics et privés et empêcher l'anarchie dès la chute du régime ainsi que tout acte de vengeance. L'Armée syrienne libre crée un conseil militaire provisoire L'Armée syrienne libre, force d'opposition armée fondée par un colonel déserteur, a annoncé hier la création d'un conseil militaire provisoire pour faire tomber le régime du président Bachar al-Assad, protéger la population et prévenir l'anarchie. L'ASL annonce la création d'un conseil militaire provisoire pour répondre aux nécessités de la phase actuelle et de la révolution syrienne, qui cèdera ses prérogatives dès l'élection d'un gouvernement démocratique. Se considérant comme la plus haute autorité militaire de Syrie, le conseil est dirigé par le colonel Riad al-Assad, qui a déserté et s'est réfugié en Turquie et qui avait annoncé en juillet dernier la création de l'ASL. Le conseil interdit à ses membres, tout comme pour l'ASL, d'appartenir à un parti politique ou religieux quelconque. Il comprend outre M. Assad, quatre colonels, trois lieutenants-colonels et un commandant. Il aura pour mission de veiller à la mise en oeuvre des objectifs de l'ASL, c'est-à-dire faire chuter le régime actuel, protéger les biens publics et privés et empêcher l'anarchie dès la chute du régime ainsi que tout acte de vengeance, selon le communiqué. Chargé des opérations militaires et du maintien de la sécurité, ce conseil militaire oeuvrera également à équiper, organiser, armer et entraîner l'ASL et prendra ses décisions à la majorité des deux tiers. Le conseil, envisage d'instaurer une cour militaire pour la révolution qui aura pour tâche de juger les membres du régime impliqués dans des meurtres et des agressions contre la population ou des sabotages de biens publics ou privés notamment. Une police militaire sera également créée pour poursuivre les restes du régime, enquêter sur leurs crimes avant de les présenter au tribunal de la révolution et veiller à l'exécution des décisions du tribunal de la révolution notamment. Cette annonce survient alors qu'un centre des services secrets syriens a été attaqué hier près de Damas par des militaires dissidents, la première attaque de ce type en huit mois de contestation contre le régime. L'attaque contre le centre des services secrets est survenue à quelques heures d'une réunion, à Rabat, de la Ligue arabe pour entériner sa décision de suspendre Damas des travaux de l'organisation. La Ligue arabe a également menacé de sanctions le régime de Bachar al-Assad faute d'avoir appliqué un plan arabe prévoyant la fin des violences, la libération des manifestants et le retrait des forces armées des villes. Sur le terrain, au moins sept personnes ont été tuées dans les violences qui se sont poursuivis hier. Les forces de sécurité ont tué quatre personnes, trois déserteurs et un civil dans la localité de Keferzita dans la province de Hama (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus au sud, dans la ville assiégée de Homs, trois civils ont été tués par des tirs à des points de contrôle des forces de sécurité, selon l'OSDH qui a fait état également de la mort d'un autre civil tué par les tirs des forces de sécurité dans la localité de Hara, province de Deraa au sud. Le régime syrien va payer très cher ce qu'il a fait le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu a déclaré, hier, à l'ouverture du Forum de coopération turco-arabe à Rabat, que le régime syrien va payer très cher ce qu'il a fait. Le ministre commentait devant les journalistes la répression menée depuis six mois en Syrie par le régime du président Bachar al-Assad, avant de retrouver les chefs de la diplomatie de la Ligue arabe. La situation en Syrie fait l'objet dans l'après-midi d'une réunion extraordinaire de la Ligue arabe pour entériner les sanctions qu'elle vient d'adopter contre le régime syrien pour sa répression qui a fait 3.500 morts. Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi et le ministre saoudien des affaires étrangères Saoud al Fayçal n'ont pas directement évoqué la Syrie. Mais le prince saoudien s'est félicité du rôle que pourrait jouer la Turquie dans toute la région, notamment en ce qui concerne le développement. Le Forum arabo-turc, dont c'est la quatrième session depuis sa création en 2007 à Istanbul, s'est donné pour objectif de renforcer la coopération entre les deux parties dans les domaines les plus divers et en matière de dialogue des civilisations. La séance d'ouverture du forum a été marquée par un message adressé par le roi du Maroc, Mohammed VI, aux participants, qui a été lu par le ministre des Affaires étrangères Taïb Fassi Fihri. Les Etats arabes et la Turquie partagent une vision commune pour atteindre et maintenir la sécurité, la stabilité, la paix et la prospérité au Proche-Orient et au-delà, selon un document de la Ligue arabe rendu public à Rabat. Les pays arabes et la Turquie ont des liens forts et profonds qui sont ancrés dans leurs relations historiques, géographiques et culturelles. Conscients de ces liens solides, la Ligue des pays arabes et la Turquie ont renforcé et approfondi leurs relations au fil des années.