Interrogé le 28 novembre dernier sur l'achèvement ou pas de l'évaluation de la valeur de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy, confiée au cabinet d'affaires français, Sherman Sterling LLP, le ministre des finances, M. Karim Djoudi, avait alors répondu ''bien sûr que non, parce que pour pouvoir faire une évaluation il faut qu'on ouvre les data room, et pour ouvrir les data room il faut un accord de confidentialité et cet accord est tributaire d'un accord entre les deux parties". Or, jeudi dernier, M. Djoudi, annonce que l'acquisition par l'Algérie d'OTA, filiale de l'opérateur égyptien OTH, rachetée par le russe Vimpelcom, sera conclue après la signature "probablement avant la fin de l'année" d'un accord de confidentialité entre les deux parties, avant qu'un protocole d'intention ne soit signé plus tard. Cette déclaration du ministre des Finances a été faite en marge d'une séance plénière de l'APN. Il est important de préciser qu'un accord de confidentialité, appelé aussi de non divulgation, de non communication ou de secret, est un contrat entre deux entités qui engage l'une d'elles à tenir confidentielles certaines informations que l'autre sera amenée à lui communiquer. Le ministre n'a pas omis de préciser, d'ailleurs, que cet accord, exigé par l'Algérie, allait permettre l'ouverture de la data room contenant les informations, même les plus secrètes, d'OTA et concernera les informations relatives à la gestion et au fonctionnement de Djezzy. Et pour plus de détails sur le sujet, M. Karim Djoudi explique que "pour ce qui concerne l'accord de confidentialité, les choses sont quasiment terminées. C'est un accord nécessaire pour l'ouverture de la data room qui fournit des informations sur les indicateurs de gestion d'OTA (Orascom télécom Algérie)". "L'affaire Djezzy n'est pas un dossier simple, si elle l'était les choses seraient terminées depuis longtemps", a d'ailleurs relevé le ministre récemment. Concernant cet accord de confidentialité, il est utile de savoir que les autorités algériennes et le groupe russe Vimpelcom, nouveau propriétaire de Djezzy, vont s'engager à ne pas dévoiler les contenus de la négociation ou de l'arrangement, s'il y a un arrangement, et les propositions y afférentes.La confidentialité va concerner en plus des propositions des deux parties, la cotation de l'action Djezzy sur le marché et l'évaluation patrimoniale. A noter, d'autre part, que les titres de Vimpelcom et d'OTH (Orascom telecom holding), dont ceux d'OTA constituent l'essentiel du portefeuille, sont cotés dans de nombreuses places boursières, dont celle de Londres et New York. La confidentialité va concerner les cotations de ces titres, selon des sources juridiques. Vimpelcom avait racheté, en mars dernier, le groupe italien Wind Telecom qui détenait 51% d'OTH, propriétaire de 97% du capital d'OTA. La suite de la procédure est donc qu'une fois cet accord conclu, les deux parties passeront à l'étape suivante, à savoir la signature d'un protocole d'intention (memorandum of understanding) qui définit les modalités et conditions convenues pour la vente d'OTA. Cette affaire est donc en passe d'être réglée et il faudrait juste patienter d'ici à la fin de l'année avec la signature de cet accord de confidentialité qui ouvrirait bien les portes au rachat de Djezzy comme l'avait bien réaffirmé, en mai dernier, l'Algérie par la voix de son Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia.