La promotion de l'amazighité vient de s'enrichir de deux nouveaux instruments, à travers la création d'une académie et le conseil supérieur de la langue amazigh. Le Conseil de gouvernement qui s'est réuni hier a entériné la proposition présentée par le ministre de l'Education nationale. Les deux décrets adoptés pour la circonstance, pris en application de l'article 3 bis de la Constitution qui énonce que tamazight est également langue nationale, visent à créer des institutions ayant pour objectif sa promotion et son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national, lit-on dans le communiqué du conseil. Le premier projet de décret présidentiel porte création, missions, organisation et fonctionnement de l'Académie algérienne de la langue amazighe qui est une institution nationale à caractère scientifique et culturel. Le second fixe la création, les missions, l'organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur de la langue amazighe qui est une instance nationale. Les deux organismes sont placées sous la tutelle de la Présidence de la République. "Elles consacrent la ferme volonté des pouvoirs publics d'accorder à cette dimension de notre identité nationale toutes les conditions aptes à lui permettre d'occuper la place qui lui revient dans notre société", lit-on encore dans le communiqué du Conseil du gouvernement. Ces deux entités supplanteront, probablement le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) créé en 1995 dans la tourmente de la grève du cartable et dont le mandat a expiré il y a longtemps, sans que les pouvoirs publics songent à le lui renouveler. Pas plus que son feu président Idir Aït Amrane n' été remplacé à la tête de cette instance. Le Conseil de gouvernement a, d'autre part, entendu une communication de M. le ministre de l'Energie et des Mines portant présentation du schéma directeur des réseaux d'énergie. Ce schéma, établi sur la base d'un diagnostic du secteur, s'inscrit dans le cadre général du Schéma national d'aménagement du territoire à l'horizon 2025. Il tient compte des évolutions en cours et des scénarios souhaités pour décrire les enjeux possibles et proposer des lignes directrices et des programmes d'actions territoriales adéquates. Dans le domaine des énergies électrique et gazière, le schéma proposé trace les contours du développement des infrastructures en moyens de production en électricité et en gaz afin de répondre à l'évolution des besoins futurs de la population et de l'économie. A ce titre, il identifie les mesures à engager, à l'effet d'augmenter la production d'électricité, de renforcer les capacités de transport de l'énergie électrique et du gaz et de développer les ouvrages de soutien à ces objectifs, à l'effet d'améliorer les taux de raccordement des foyers à ces sources d'énergie. Parallèlement, les efforts de développement de l'activité Aval du secteur des hydrocarbures obéissent, plus qu'auparavant, à la logique de satisfaction de la demande du marché national. Les mesures qui seront engagées porteront, ainsi, sur le développement des activités de transformation et de raffinage, le transport par canalisation et la densification du réseau de distribution des produits pétroliers. Par ailleurs, 13 projets d'usines de dessalement d'eau de mer sont programmés pour atteindre une capacité totale de 2,26 millions de m3/j. Ces usines seront raccordées au réseau électrique de moyenne ou de haute tension. Le document précise une programmation de projets pour la promotion des énergies renouvelables, avec l'introduction du nucléaire. Ces projets sont articulés globalement autour des sites porteurs, qui cadrent avec la loi relative à l'aménagement du territoire et au développement durable dans ses orientations concernant l'utilisation rationnelle des espaces du territoire national et des ressources du pays, comme ils devront tenir compte des autres schémas directeurs sectoriels, notamment ceux des transports et des ressources en eau ainsi que des orientations de la stratégie industrielle. Le communiqué du Conseil de gouvernement précise que l'ensemble des mesures inscrites au titre de ce schéma directeur est sous-tendu par des actions drastiques de protection de l'environnement et de respect des éco-systèmes.