La réforme de la fiscalité s'impose en Algérie, dès lors que le gouvernement affirme s'engager en faveur du développement de l'investissement et de la modernisation de l'économie algérienne. M. Brahim Bendjaber, président de la Chambre algérienne de Commerce et d'Industrie (Caci) a indiqué, dans une déclaration à la presse en marge de la rencontre qui a regroupé hier des hommes d'affaires émaratis et algériens, qu'il soumettra à la commission fiscale de la Caci une proposition portant sur la baisse de l'IRG et de l'IBS d'une manière significative, pour une période, et la ramener dans un autre temps à 12%. De nouvelles baisses des impôts, notamment l'IBS, sont revendiquées par les opérateurs économiques algériens et étrangers. Il est vrai que les baisses successives des impôts telles la réduction de la TAP de 2,5% à 2%, l'annulation du VF et la réduction de l'IBS de 30% à 25% permettraient à l'entreprise de respirer un peu mais les charges fiscales restent élevées. Cette proposition sera inscrite dans le cadre de la loi de finances pour 2008. Pour M. Bendjaber, la réduction de l'IBS et de l'IRG est une décision politique et il faut poser le problème à l'Etat, pour trouver une solution. Il a ajouté que la mesure de réduction permettra de combattre le fléau de l'économie parallèle, qui est trop importante dans notre pays, représentant entre 40 et 60 % de l'activité économique. Il est estimé qu'à travers une réduction de l'IBS de 5 %, les entreprises de l'informel n'intégreront pas le circuit légal. Cela veut dire que l'entreprise qui a innové est la seule qui supporte les charges fiscales et parafiscales. Le président de la Caci a ajouté que le souhait des opérateurs, sur le plan fiscal, est légitime, puisque l'Algérie connaît un retard en maintenant 40% d'imposition sur le revenu. "C'est trop" a-t-il dit. M. Bendjaber qui plaide pour des mesures courageuses en vue d'atteindre cet objectif, tout en soulignant que les recettes de la fiscalité représentent 100 milliards de dinars chaque année, ce qui équivaut à 12 milliards de dollars. Selon Bendjaber, "dans l'absolu, un taux de 25 % pour l'IBS n'est pas exorbitant. Dans une économie déstructurée comme celle de l'Algérie, ce taux pénalise les entreprises qui ont financé des investissements". Un taux d'IRG à 40% pénalise aussi. Il s'agirait de revoir ces taux, car la baisse des impôts permettrait au pays d'avoir une attractivité importante des investissements étrangers. Il est à noter que l'entreprise ne paye pas uniquement les charges fiscales mais aussi des charges sociales importantes. La loi de finances de 2007 exprime l'intérêt particulier accordé aux actions visant à encourager les opérateurs économiques et l'emploi en Algérie. A noter que la stagnation enregistrée dans le circuit commercial et l'investissement est un signal fort. En outre, la pression fiscale a engendré la promotion de l'économie informelle qui pèse lourdement sur la bonne marche et la crédibilité de l'économie algérienne appelée à devenir attractive pour les investisseurs et opérateurs économiques étrangers.