Des opérateurs algériens et mauritaniens ont discuté, avant-hier, lors d'une journée d'information sur les investissements dans le secteur de la pêche en Mauritanie, des modalités d'exploitation de cinq licences de pêche, octroyées par le gouvernement mauritanien à l'Algérie en 2010. Outre la coopération dans les domaines de la formation et de la recherche scientifique, la commission mixte a défini deux axes importants qui ont été mis sur la table des discussions entre opérateurs des deux pays lors de cette journée d'information sur les possibilités d'investissement dans le domaine de la commercialisation des produits de la pêche mauritaniens sur le marché algérien. Le premier axe porterait, selon le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdallah Khanafou, sur l'exploitation de cinq licences de pêche attribuées par l'Etat mauritanien au profit des opérateurs privés algériens. Il souligne, lors de cette journée d'information, que les opérateurs nationaux et les experts mauritaniens vont débattre des aspects techniques liés à l'exploitation de ces licences dont les quantités qui seront pêchées et les capacités des opérateurs algériens à répondre à l'offre mauritanienne. Ces licences portent sur les pélagiques (poisson bleu) comme la sardine, selon M. Khanafou. Cette rencontre organisée au niveau de la direction de la Pêche de la wilaya d'Alger s'est déroulzé en marge des travaux de la commission mixte algéro-mauritanienne (22 et 24 décembre passé). L'autre axe important défini par le comité sectoriel mixte porte essentiellement sur la commercialisation des produits de la pêche mauritaniens en Algérie pour augmenter le taux de consommation des Algériens en poissons, estimé actuellement à 5,2 kg par habitant/an, au seuil recommandé par la FAO de 10 kg/habitant/an. Pour ce faire, l'Algérie a besoin d'augmenter ses importations de poissons évaluées actuellement à 25.000 tonnes par an pour une valeur de 40 millions de dollars. L'Algérie dispose d'un stock de pêche estimé à 220.000 tonnes/an de poissons mais elle n'en exploite que 180.000 tonnes par an. Les opérateurs algériens, notamment les unités de transformation, s'approvisionnent à partir de 60 pays dont la plupart des produits importés essentiellement d'Europe, sont issus du marché mauritanien. La Mauritanie, qui produit annuellement près de 900.000 tonnes de poissons, en exporte près de 100.000 tonnes par an, essentiellement des produits très prisés par les importateurs comme le poulpe et la crevette. Une flottille de pêche de l'UE et de la Chine opère également dans les eaux mauritaniennes. "L'Algérie a toute sa place dans ce secteur. Nous sommes tout à fait disposés pour apporter toutes les précisions utiles à les opérateurs algériens ou à l'administration algérienne", a indiqué le directeur général de la société mauritanienne de commercialisation de poisson, M. Ba Abdoulaye Mamadou.