L'Iran va fournir à l'Afghanistan un million de tonnes par an de produits énergétiques (gazole, essence et kérosène), selon un accord signé, avant-hier soir, entre les deux pays à Téhéran, rapportaient, hier, les médias iraniens. L'accord, qui prévoit une multiplication par cinq des exportations de produits énergétiques iraniens vers l'Afghanistan, a été signé entre le ministre afghan du Commerce et de l'Industrie, Anouar Ulhaq Ahadi et le vice-ministre iranien du Pétrole, Alireza Zeyghami. Entre 60 et 70% des exportations seront du gazole, 25 à 30% de l'essence et 10% du kérosène pour les avions. Le prix sera déterminé selon les prix internationaux, a déclaré M. Zeyghami, également président de la compagnie de raffinage et de distribution des produits pétroliers. Cet accord intervient alors que les Etats-Unis et l'Union européenne ont adopté des sanctions contre les secteurs pétrolier et gazier de l'Iran et préparent des sanctions contre les exportations de produits énergétiques par Téhéran en raison de son programme nucléaire. Environ 30% de l'essence importée par Kaboul transitait via l'Iran par camions. Mais fin 2010, l'Iran a partiellement bloqué ce transit, arrêtant des centaines de camions à la frontière et laissant entendre que ce blocus était lié au fait que cette essence pouvait servir à ravitailler les forces de l'Otan en Afghanistan. Téhéran a toutefois ensuite assuré que ce problème avait été réglé. L'Iran est devenu auto-suffisant dans la production d'essence, alors que le pays importait il y a encore deux ans plus de 30% de ses besoins. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé, il y a quelques jours que l'Iran allait devenir un exportateur important d'essence avec l'entrée en service de plusieurs unités de raffinage au cours des prochains mois. L'Iran a annoncé être en mesure d'exporter de l'essence, grâce à une augmentation de sa capacité de production conjuguée à une chute de la consommation intérieure due à la suppression en décembre des subventions sur les produits pétroliers. Confronté à de sévères sanctions internationales visant son secteur pétrolier, l'Iran s'est lancé à marche forcée dans le développement de sa capacité de production d'essence et d'autres produits pétroliers pour parvenir à l'autosuffisance. La capacité de production d'essence est passée de 45 millions de litres par jour il y a un an à un peu plus de 60 millions de litres/jour et devra dépasser les 70 millions/jours d'ici la fin de l'année iranienne (mars 2012), selon les prévisions officielles.