Suite de la page Une Des déclarations seront faites notamment par le président de la conférence de l'Opep, Mohammad bin Dhaen Al-Hameli, et Michael Glos, président du Conseil Energie UE et ministre fédéral de l'Économie et de la technologie d'Allemagne. L'UE importe près de 40 % de son pétrole de l'Opep. La croissance de la demande en produits pétroliers et la réduction des capacités disponibles ont poussé les prix du pétrole à la hausse et créé l'incertitude sur les marchés pétroliers. Dans ce contexte, l'UE et l'Opep ont établi au cours de la seconde moitié de 2004 un dialogue bilatéral de haut niveau visant à améliorer les relations producteurs-consommateurs. La réunion d'aujourd'hui sera ainsi l'occasion de débattre sur la manière dont les politiques énergétiques des deux parties affecteraient la sécurité de la demande d'approvisionnement en pétrole. Un débat qui risque d'être passionné d'autant que les approches différent. En effet, l'AIE, relevant de l'OCDE et défendant les intérêts des pays industrialisés, notamment l'EU, a récemment indiqué que l'Opep devrait augmenter sa production de plus d'un million de barils par jour (mbj) pour empêcher une hausse des cours du pétrole dans les mois à venir. Pour l'AIE, l'insuffisante offre des pays de l'Opep est responsable de la récente hausse des prix. Cependant, certains experts ont estimé que cette analyse de l'AIE, basée sur des prévisions alarmistes, vise en fait à relancer la pression sur l'Opep et les autres pays producteurs de pétrole, afin de les obliger à augmenter leur production et favoriser, selon elle, la baisse des prix du brut. L'Opep pour sa part considère que les marchés pétroliers étaient bien approvisionnés, excluant ainsi une augmentation de la production du cartel. "Les approvisionnements des marchés pétroliers sont suffisants", a déclaré la semaine dernière M. Mohammad Al-Hameli, président de l'Opep. Selon lui, la hausse récente des cours du brut serait due aux "tensions politiques dans certaines régions de production, la spéculation sur les marchés et la congestion dans les raffineries des pays consommateurs". Abondant dans le même sens, M. Chakib Khelil, vice-président du cartel, a écarté la nécessité d'augmenter la production de l'Organisation pour freiner la hausse des prix estimant que la flambée actuelle des prix du pétrole n'était pas due à l'insuffisance de l'offre, mais à cause "des facteurs conjoncturels". La principale raison de la hausse actuelle des prix de l'or noir est le recul du stock des produits distillés, notamment l'essence, du fait de l'interruption du fonctionnement de certaines raffineries pour maintenance, a-t-il indiqué. Par ailleurs, les spéculateurs ont exploité les appréhensions autour des marchés pétroliers pour augmenter les prix, selon le ministre algérien. L'Opep s'est toujours dite soucieuse de la stabilité des cours du brut et des marchés pétroliers dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs. Elle investit actuellement 130 milliards de dollars d'ici 2012 sur 140 projets pour augmenter sa production de 6 millions de barils par jour en plus de la production actuelle, et les 12 pays membres comptent investir 230 à 500 milliards de dollars, entre 2012 et 2020, pour augmenter leur production de 9 millions de barils par jour. Cependant, si les consommateurs ne garantissent pas une demande soutenue, les producteurs seront en droit de réallouer leurs investissements, précise le cartel.