Selon les prévisions du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la récolte agrumicole, qui atteint actuellement sa vitesse de croisière, a'été en légère baisse en 2011 par rapport à celle de la campagne précédente. La récolte de 2011-2012 sera ainsi revue à la baisse par rapport à la campagne précédente qui a enregistré une production record de 11,63 millions de qx, en hausse de 41% par rapport à celle de 2009/10 qui a enregistré une production de 8,5 millions de qx contre 7,8 millions de qx en 2008/09 et 7,2 millions en 2007/08. Selon un bilan provisoire du ministère, la production agrumicole a atteint 2,8 millions de qx au 31 décembre 2011, hormis la récolte de Mostaganem, réputée comme une grande wilaya productrice. La production de cette wilaya en 2010 a été de 490.000 qx durant le 4ème trimestre de 2010. Ce bilan concerne la récolte enregistrée durant le quatrième trimestre de 2011, la récolte effectuée concernant les variétés précoces dont les Navels (Thompson et Washington), la Vanelina et la New Hall Navel pour les oranges et les clémentines. Cette récolte s'affiche, cependant, en baisse par rapport à la production enregistrée durant la même période de la précédente campagne qui a atteint 4,3 millions de qx. Sur les 32 wilayas productrices, sept produisent 80% de la récolte dont deux seulement ont enregistré une hausse de 15% par rapport à la campagne précédente. Il s'agit des wilayas d'Alger et de Relizane. La wilaya de Blida, qui détient une part de 33% de la production nationale d'agrumes a vu sa récolte passer d'un million de qx au quatrième trimestre de 2010 à 602 000 qx lors de la même période de 2011, selon le directeur des statistiques agricoles au ministère, M. Hocine Abdelghafour. La moyenne du rendement à l'hectare a également baissé à 185 qx/ha cette année contre 200 qx/ha durant la campagne précédente, le taux de rendement actuel restant "très positif". L'agrumiculture occupe une superficie de 65 000 ha dont 55 000 ha réservés à la production. En Algérie, la production agrumicole est constituée à 72% d'oranges, à 16% de clémentines, à 4% de mandarine et à 7% de citrons. Les autres variétés (pomelos, pamplemousse, etc..) étant estimées à 1% de la production globale. Pas de flambée des prix malgré la baisse de la production Les prix de l'orange et de la mandarine oscillaient entre 100 et 160 dinars le kg dans la plupart des marchés d'Alger. Entre le prix plafond de la mandarine à 160 dinars le kg et celui des citrons et pamplemousses oscillant de 25 à 60 dinars, les agrumes ont été jugés "relativement accessibles dans l'ensemble" par des clients rencontrés sur certains marchés de la capitale, à l'instar de Boumati, El-Harrach, Hussein-Dey, Makaria (Leveilley) ou El-Afia. En effet, au marché d'El-Afia, qui dessert la cité du même nom située sur les hauteurs du Plateau des Annassers, les belles clémentines, lisses et sans pépins, s'écoulaient au prix de 140 à 180 dinars le kg, alors qu'une variante importée d'Espagne trônait à 220 dinars. Le prix du même prestigieux hybride, obtenu à partir d'une greffe de bigaradier et d'un mandarinier, se stabilisait autour de 150 DA/kg aux marchés d'Hussein Dey et d'El-Harrach, et opérait une dégringolade au petit marché du quartier Makaria (Leveilley) où il s'écoulait entre 65 et 100 DA à l'extérieur du marché et entre 120 et 140 à l'intérieur. La clémentine, variété précoce des agrumes de l'Algérie, était également plus accessible au marché de Boumati où son prix variait de 80 à 130 DA. Selon les commerçants, le prix élevé de la clémentine serait dû à la récolte qui prend fin, ainsi qu'aux dégâts occasionnés à la production par les dernières intempéries. Moins chère et plus appréciée, l'orange de variété Thomson Navel ou Washington Navel ne dépassait pas les 150 DA au marché d'El-Afia, les 140 DA aux marchés d'Hussein Dey et d'El-Harrach et les 120 DA à Leveilley et Boumati. Les fruits de plus petit calibre, considérés comme de second choix, s'écoulaient au prix de 100 à 130 DA le kg. A l'extérieur des marchés, les camionnettes du marché informel les proposaient à des prix allant de 100 à 110 DA. "Même en achetant les produits directement du verger, nous les obtenons en troisième main", ont déploré les revendeurs. "Cette année la production a baissé du fait de l'urbanisation des terres agricoles" ont également regretté la plupart des commerçants qui prévoient une hausse des prix à mesure que la saison hivernale avancera. Pourtant les clients aux petites bourses se déclaraient heureux de pouvoir se procurer les variétés d'oranges juteuses qui s'écoulaient aux prix de 40à 60 DA le kg. Idem pour le citron, bénédiction des ménagères industrieuses, écoulé à 25 DA le kg à l'extérieur des marchés et partout ailleurs se maintenant à 40 ou 60 DA. Un autre fruit d'hiver très abordable était le pamplemousse proposé partout au prix de 40 à 60 DA. "C'est bientôt la période de la Sanguine et de la Maltaise très appréciées chez nous, pour leur précieux jus riche en vitamine C", déclarait une heureuse grand-mère d'El-Harrach. Plus rare sur les étals, le kumquat (dénommée Tchouina) qui en raffolent sous forme d'une confiture au goût très fin, était proposé à 180 DA le kg au seul marché d'El-Harrach. Les commerçants algérois ont indiqué s'approvisionner auprès des grossistes du marché des Eucalyptus et de Boufarik avec des marges de bénéfice de 20 DA/kg seulement. Ils ont fait part de leur préoccupation quant à la baisse de la production enregistrée cette année. Cette baisse signalée par les services agrumicoles ne semble pas pour l'instant affecter les prix qui, tout en oscillant selon les variétés et les quartiers, n'en flambent pas pour autant.