C'est un événement littéraire premier du genre ! Annoncée depuis quelques mois, la première édition du Colloque international des écrivains arabes de l'exil, s'ouvre, aujourd'hui, à la Bibliothèque nationale du Hamma, et se poursuivra jusqu'au 28 du mois en cours. Plus de 70 écrivains et créateurs arabes de l'exil son attendus à ce rendez- vous littéraire initié par la Bibliothèque nationale en collaboration avec le Centre arabe de la littérature géographique d'Abou Dhabi. Intervenant dans le cadre de la manifestation “ Alger, capitale de la culture arabe ”, cette rencontre serait une occasion de réunir, pour la première fois dans l'histoire de la littérature de l'exil depuis Gubran Khalil, les écrivains et créateurs arabes du monde entier, estimés à plus de 3.000 écrivains produisant en langue arabe ou dans les langues de leur pays de résidence ” , a précisé le directeur général de la Bibliothèque nationale, Amin Zaoui. Il semble que la Bibliothèque nationale est l'une des structures qui focalise tout son champ d'intervention autour des questions arabo-arabes, depuis le lancement d' “Alger, capitale de la culture arabe”. Pour s'en convaincre, il n' y a rien qu'à voir les projets ambitieux d'Amine Zaoui, qui voudrait carrément créer une zone de circulation du livre qui se situerait entre l'Orient et l'Europe (dans un premier temps bien sûr). Un rêve que même les patrons des grandes entreprises arabes n'ont pas pu réaliser, ne serait-ce qu'entre eux puisque 2% seulement des échanges commerciaux interarabes se font alors que la planète contiendrait 10% d'Arabes. Çà c'est juste pour la parenthèse, sinon, Amine Zaoui parle de l'importance de ce rendez-vous qui intervient, “ dans un contexte marqué par de profonds changements dans le monde arabe vers l'ouverture ”. Qu'est ce que çà veut dire ? Il ajoute que les raisons ayant contraint ces créateurs à l'exil politique pour la plupart, “ sont en passe de disparaître ”. Belle fin pour les poètes maudits ! Le Colloque international des écrivains arabes de l'exil, réunira une pléiade d'écrivains, de poètes, de traducteurs et d'intellectuels ayant pratiqué ou écrit sur la littérature de l'exil. Les assises du colloque permettront, sans doute, à quelques initiés qui se rendront à la Bibliothèque nationale, d'approcher davantage cette littérature de l'exil dont on ne possède ni statistiques, ni encyclopédie, ni autre écrits biographiques. De plus, la rencontre se déroulera en présence de poètes et écrivains résidant dans 25 pays étrangers qui écrivent dans la langue de leur pays d'accueil dont l'espagnol, le portugais et l'allemand. Pas moins de 60 communications seront présentées par ces hommes de lettres qui feront connaître leurs œuvres et leur apport dans la vie littéraire et intellectuelle au niveau des pays d'accueil. Consacrée au poème de l'exil, la sixième soirée aura lieu, le 28 juin, dans la grotte de Cervantès. En vue d'associer les poètes et écrivains des différentes régions du pays à ce colloque, certains participants se déplaceront dans 6 wilayas (Tiaret, Constantine, Oran, Ouargla, Skikda et Béchar) pour y animer des conférences et marquer un hommage à Jacques Berque le 26 juin dans la ville de Frenda (Tiaret). La traductrice palestinienne Salma El Khadra El Djioussi, militante de la cause palestinienne, recevra lors de cette rencontre le prix Ibn Battouta, décerné annuellement par le Centre arabe de littérature géographique en présence de son président, Mohamed Ahmed Essouidi. Plusieurs noms de la littérature arabe seront des hôtes de ce colloque dont Khaldoun Chamâa, Fadila Farouk, Farouk Youcef, Abdelkader Arab, Youcef Asli et Abdelkader Djemâa...