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80% des entreprises étrangères font appel à la sous-traitance algérienne Plaidant pour un patriotisme économique dans le secteur du BTP, Abdelmadjid Denouni déclare
Après les investisseurs, les importateurs et les producteurs nationaux, c'est au tour des entrepreneurs locaux de revenir à la charge et de demander d'être privilégiés dans le cadre de la nouvelle orientation économique du pays. "Les sociétés étrangères sont en train de réaliser des projets que peuvent concrétiser facilement les entreprises algériennes", se sont les propos tenus par Abdelamadjid Denouni, président de l'Union générale des entrepreneurs algériens, UGEA, lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne III, de la Radio nationale. Le patron des entrepreneurs a déclaré que 80% des entreprises étrangères font appel à la sous-traitance algérienne, en expliquant que "ce sont les entreprises nationales qui réalisent en grande partie leur chantiers, à l'instar des stations de dessalement d'eau de mer, de grands ouvrage au niveau des autoroutes…". Pour lui, les étrangers "ne viennent qu'avec leurs chefs de projet et quelques ingénieurs pour superviser les travaux". Pourtant, déplore-t-il, les prix pratiqués par les entreprises étrangères sont largement supérieurs aux prix pratiqués par les entreprises locales. "Le kilomètre réalisé, à titre d'exemple, par les entreprises étrangères est 10 fois supérieur par rapport au kilomètre réalisé par nos entreprises". Outre cet avantage, le président de l'UGEA regrette le fait que les sociétés étrangères soient favorisées au détriment des entreprises locales. "Ces sociétés étrangères ont des formules d'actualisation et de révisions des prix au niveau de leurs marchés, chose qui n'existe pas pour nous", et d'ajouter que "Ces entreprises étrangères soumissionnent au prix du ciment connu sur le marché international mais s'approvisionnent au prix local auprès des cimenteries publiques. Les contrôles ne règlent pas le problème, la demande annuelle est estimée à 18 millions de tonnes et l'offre dépasse très légèrement la demande". Interrogé sur les capacités et les compétences des entreprises locales, M. Denouni a répondu que l'entreprise algérienne est suffisamment outillée, beaucoup d'entre elles ont investit dans l'acquisition de matériels et le problème de la main- d'œuvre qualifiée ne se pose plus. "Il existe plus de 30 000 entreprises des BTP en Algérie qui sont réellement prêtes à faire face au défi qui les attendent dans le cadre du nouveau programme de la consolidation de la croissance qui est de 150 milliards de dollars", a-t-il déclaré. Estimant que la concurrence est rude dans le secteur des BTP vu la conjoncture marquée par la crise de l'économie mondiale, M. Denouni a plaidé pour que l'Etat, à l'instar des autres pays, privilégie les entreprises nationales dans le cadre justement du patriotisme économique. "Nous l'avons vu à l'aune de la crise, tous les pays du monde veulent relancer leur économie par la dépense publique". Dans ce sens, a déclaré le président de l'UGEA que "L'Etat doit faire à titre exceptionnel les appels d'offres internationaux contrairement à ce qui ce fait maintenant", ceci pour octroyer plus de projets à l'outil local de réalisation. Des retards peuvent être observés certes, "au lieu de les réaliser en 2 ans, explique-t-il, on peut les réaliser dans un délai de 4 ans". En revanche, M. Denouni rassure que cette démarche permettra de "préserver les capitaux en Algérie", "d'acquérir un savoir-faire" et enfin de "créer de l'emploi pour résorber le chômage et former une main-d'œuvre locale". Par ailleurs, le représentant des entrepreneurs souligne les propos "encourageant" du Premier ministre quant à la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux par les entreprises locales. Mebarek B.