Le groupe sidérurgique ArcelorMittal a convoqué à Luxembourg un comité d'entreprise européen extraordinaire pour annoncer la fermeture de son aciérie de Madrid, a indiqué, hier, Edouard Martin, représentant de la CFDT à ArcelorMittal. Nous avons reçu, vendredi soir, une convocation d'un comité d'entreprise européen à l'issue duquel le groupe devrait annoncer la fermeture définitive du site de Madrid, a dit le syndicaliste dans un entretien téléphonique. Selon Edouard Martin, l'usine de Madrid serait fermée, sans pour autant annoncer un arrêt définitif de l'outil industriel. C'est la méthode du groupe ArcelorMittal de démanteler des sites sans avoir à débourser des fonds pour dépolluer les terrains, a-t-il déploré. Dans un communiqué reçu à Paris, la direction d'ArcelorMittal déclare qu'elle envisage de prolonger pour une période indéfinie l'arrêt du haut-fourneau électrique et de la production d'acier associée sur son site de Villaverde (Madrid). ArcelorMittal explique cette décision par la faiblesse persistante du marché de la construction espagnole et l'absence de tout signe de redressement à court terme. L'aciérie espagnole, déjà à l'arrêt depuis plusieurs mois, emploie 325 personnes Nous sommes en mesure d'offrir à chacun des employés un autre emploi au sein du groupe en Espagne, a affirmé le président d'ArcelorMittal Espagne, Gonzalo Urquijo. Il a ajouté que plus de cent personnes continueraient à travailler sur ce site dans des activités, notamment de logistique et distribution. Ce ne sera pas un arrêt complet de l'usine dans son ensemble, a précisé une porte-parole. Pour sa part, le représentant de la CFDT craint que cette annonce de fermeture de l'aciérie espagnole ne marque le point de départ d'une restructuration des produits longs du groupe en Europe. Nous craignons fortement une fermeture du site de Schifflange au Luxembourg, a-t-il ainsi affirmé, dénonçant la stratégie d'ArcelorMittal d'isoler les annonces de fermetures de ses usines en Europe. L'aciérie de Schifflange est à l'arrêt depuis le mois d'octobre. Le groupe ArcelorMittal essaie de jouer la montre et nous verrons bien, après un état des lieux à la fin de l'année 2012, où en sera l'outil industriel, a-t-il indiqué. ArcelorMittal a mis en veille de nombreux hauts-fourneaux, surtout en Europe, expliquant devoir concentrer son activité sur ses usines les plus compétitives vu la faiblesse de la demande. Les deux hauts-fourneaux du site lorrain de Florange ne fonctionnent ainsi plus depuis plusieurs mois. Ceux de Liège, en Belgique, vont être fermés définitivement, ce qui entraînera la suppression directe d'environ 580 postes sur le site.