La Russie a qualifié, hier, d'inacceptable le nouveau projet de résolution de l'ONU sur la Syrie proposé par les Européens et les pays arabes, soulignant qu'il ne tenait toujours pas compte de la position de Moscou, opposée à tout usage de la force à l'encontre de Damas. Le projet sous cette forme est inacceptable pour nous, il ne tient pas compte d'une manière appropriée de notre position a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, cité par la presse russe. Le texte, qui a fait l'objet de discussions au Conseil de Sécurité de l'ONU, hier après-midi, contenait toujours des références aux sanctions économiques imposées contre la Syrie par la Ligue arabe en novembre et a prévu que des mesures supplémentaires seront examinées, si la résolution n'est pas appliquée durant 15 jours, sans que la nature de ces mesures soit précisée, selon M. Gatilov. Le projet de résolution, sur lequel la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne travaillent avec les pays arabes, appelle notamment à suivre l'exemple de la Ligue arabe en imposant des sanctions au régime syrien et prévoit un transfert du pouvoir du président Bachar Al-Assad à son vice-président suivi d'élections. La Russie, allié traditionnel de Damas, a réitéré à plusieurs reprises qu'elle serait opposée à l'usage de la force et à toute résolution de l'ONU qui soutiendrait des sanctions unilatérales prises contre la Syrie. Elle a présenté son propre projet, qui condamne l'usage de la force à la fois par le régime de Bachar al-Assad et l'opposition syrienne. Moscou et Pékin avaient déjà mis leur veto en octobre dernier à une précédente résolution dénonçant la répression sanglante de la révolte populaire en Syrie. 62 morts dont 43 civils avant-hier dans les violences Soixante-deux personnes, dont 43 civils ont été tuées, avant-hier, dans les violences en Syrie, où le régime réprime dans le sang depuis dix mois un mouvement de contestation populaire, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A Homs, foyer de la contestation où l'armée a lancé une offensive, avant-hier, 33 civils dont neuf enfants ont été tués. Dans la ville rebelle de Hama (centre), où l'armée syrienne avait lancé, mardi, une vaste offensive, quatre civils sont morts dont une femme de 58 ans, tuée par des tireurs embusqués, a indiqué la même source, précisant qu'une nouvelle offensive était en cours. Le quartier de Hamidiyé fait l'objet depuis l'aube d'une campagne militaire féroce, accompagnée de tirs nourris de mitrailleuses lourdes, indique l'OSDH, ajoutant que de fortes explosions y étaient également entendues. Les Comités locaux de coordination, qui chapeautent la mobilisation sur le terrain, ont indiqué que dans cette ville avaient été découverts 23 corps sans vies, dont la plupart étaient ligotés et portaient des marque de torture et de tirs dans la tête. Dans la province de Deraa, un adolescent a été tué dans la ville de Nawa lorsque les forces de sécurité ont tiré sur une manifestation étudiante, selon l'Observatoire. Un civil a été tué dans la province d'Idleb (nord-ouest), et quatre autres dans la banlieue de Damas. En outre, sept soldats dissidents et 12 militaires et membres des services de sécurité ont péri dans des violences dans l'ensemble de la Syrie, selon la même source.