Protestataires et policiers se sont affrontés, avant-hier, au Caire pour la quatrième journée consécutive. Les heurts ont été déclenchés par le décès de 74 personnes lors d'un match de football. Les forces de sécurité sont accusées de n'avoir rien fait pour empêcher les violences. Des centaines de policiers bloquaient, avant-hier, les rues menant au ministère de l'Intérieur, dans le centre de la capitale égyptienne. Ils tiraient des gaz lacrymogènes pour contrôler des dizaines de manifestants lançant des pierres et des cocktails Molotov. La police a construit un mur de béton en travers de la rue Mansour, devenue l'épicentre des violences, et s'abritait derrière des rouleaux de fils barbelés dans d'autres rues de ce secteur proche de la place Tahrir. Douze personnes tuées depuis jeudi Des manifestants ont capturé un homme qu'ils ont présenté comme étant un officier de police en civil, le ramenant derrière leurs lignes sous les hourras. Selon un médecin sur place, la police a lancé un assaut sur les positions des manifestants, tirant à la chevrotine. "Mon cœur brûle quand je pense à ce qui s'est passé à Port-Saïd, et nous savons tous que la police est responsable", a lancé un manifestant, expliquant que les protestataires n'avaient pas l'intention d'attaquer le ministère de l'Intérieur, mais de manifester devant le siège de la police. Depuis le début des manifestations et des affrontements jeudi, au lendemain du drame du football à Port-Saïd au nord du pays, douze personnes ont été tuées au Caire et à Suez et 2532 blessées au total, dont des policiers et des manifestants. Présidentielle "La revendication est que l'armée quitte la scène politique et annonce immédiatement le début des nominations pour l'élection présidentielle", a expliqué un autre manifestant. Le Conseil supérieur des forces armées, qui assure l'intérim depuis la démission d'Hosni Moubarak, le 11 février 2011, a promis de remettre le pouvoir à des instances civiles après l'élection présidentielle prévue en juin.