Une étude réalisée dernièrement par "Euro développement PME " portant sur les boissons gazeuses (sodas) et plates (eaux aromatisées et sirops), les jus de fruits, les bières, les vins (ordinaires, mousseux et champagne) ainsi que les eaux embouteillées (eaux minérales et eaux des sources) a révélé l'existence de 1400 entreprises inscrites au centre des registres du commerce pour un objet social ou en rapport avec les boissons. Toutes filières confondues, la production de cette industrie a été estimée à 13 millions d'hectolitres pour 13 000 emplois, d'après cette étude. A l'horizon 2008, la consommation sera portée à près de 19 millions d'hectolitres dont 7 millions d'hectolitres pour les boissons gazeuses. Sur une consommation moyenne proche de 41 litres par habitant et par an (297 en France), le secteur a réalisé en 2003 un chiffre d'affaires de 32 milliards de DA dont 32 % réalisés par la sous-filière des boissons gazeuses. L'étude a révélé la prédominance sur le marché algérien des boissons gazeuses, trois marques qui captent un peu plus de 50 % du marché national à savoir Pepsi avec 19 % de part de marché, Coca 19 %, Hamoud Boualem 13 %, suivies par deux marques à l'instar de Ifri (Béjaïa) et de Bouna (Annaba). L'industrie des boissons gazeuses est un secteur en constante expansion qui se caractérise par une concurrence très vive, note-t-on. En volume, les ventes évoluent régulièrement à la hausse, mais elles restent faibles en valeur à cause de la concurrence des prix. Les différentes marques ont opté pour la publicité comme support incontournable. Et tous les moyens sont bons pour faire passer sa pub et optimiser sa force de vente Il faut savoir aussi que le marché de la boisson en Algérie possède de vieilles traditions qui le singularisent par rapport à ceux des pays maghrébins voisins. Les premiers limonadiers algériens, recensés durant la deuxième moitié du XIXe siècle, faisaient déjà preuve de savoir-faire et d'ingéniosité frappante pour l'époque. Depuis, le secteur n'a jamais connu de rupture ou de crise susceptibles d'altérer cet héritage. Au contraire, l'évolution qu'il connaît depuis cette période en fait un secteur des plus dynamiques en Afrique du Nord. Ce phénomène s'explique par le nombre important d'opérateurs (plus de 1400) et par la volonté affichée des grandes marques d'imposer de nouvelles règles du jeu alliant qualité, innovation, compétitivité, rentabilité et respect des normes de qualité. Il s'explique, aussi, pour une large part, par le développement rapide de l'investissement étranger et des opérations de partenariat entre de grands groupes et des fabricants nationaux. L'addition de ces deux éléments fait émerger aujourd'hui une industrie aux enjeux considérables. Néanmoins, le secteur souffre encore d'anomalies, dont la prolifération d'intervenants peu qualifiés, sinon étrangers à l'éthique de la profession. Leur impact est jugé "déprimant" par les professionnels et générateur d'une concurrence sauvage qu'il faut absolument enrayer par une plus grande transparence et une meilleure régulation du marché. Toujours est-il, le marché reste porteur et créateur d'emplois.