Un soldat a été tué, avant-hier, en Casamance (sud du Sénégal) lors d'un affrontement entre des militaires et rebelles indépendantistes présumés, au lendemain d'un accrochage qui avait fait trois morts, selon une source militaire. Avant-hier, les rebelles ont tendu une embuscade aux environs de 16H00 (locales et GMT) à une de nos unités qui sont sur le terrain dans le cadre du ratissage. Il y a eu affrontement et nous avons perdu un homme et enregistré quatre blessés graves, a affirmé cette source sous couvert d'anonymat jointe à Ziguinchor, principale ville de la région. Selon elle, le combat s'est déroulé vers Diakadiou (bien Diakadiou), dans la sous-préfecture du Sindian, à environ 50 km au nord de Ziguinchor, dans la même zone que l'accrochage de la veille lors duquel trois soldats ont été tués et six blessés. Un habitant d'un village de la zone a fait état de frappes récurrentes dans la zone depuis quelques jours. Ces jours-ci, il y a trop de détonations qui nous empêchent de vaquer à nos besoins. L'hélicoptère et l'avion de l'armée bombardent régulièrement les positions supposées (être celles) du MFDC, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (rébellion indépendantiste), a dit ce villageois. Aucun bilan n'a été fourni concernant d'éventuelles victimes dans les rangs du MFDC. Des hommes armés présumés rebelles ont par ailleurs attaqué dans la nuit de mardi à mercredi le village de Baghagha, à environ 20 km à l'est de Ziguinchor, où ils ont pillé plusieurs boutiques et emporté des biens et de l'argent, selon une source sécuritaire et deux habitants du village. Nos éléments de la zone ont reconnu que des boutiques ont été dévalisées à Baghagha mais nous n'avons pas encore de bilan, a dit la source sécuritaire. Selon un jeune du village, ils étaient plus de 50 rebelles, ils étaient lourdement armés. Ils faisaient vraiment peur mais ils n'ont fait du mal qu'aux boutiquiers dont ils ont pris les biens. Ces affrontements et attaques se sont produites alors que l'armée mène depuis janvier des opérations de sécurisation (ratissage) dans cette région en proie à la rébellion indépendantiste déclenchée en 1982 par le MFDC. Depuis, la Casamance -séparée du nord du Sénégal par la Gambie- a connu des périodes de troubles et de relative accalmie, en dépit de plusieurs accords de paix signés entre Dakar et la rébellion mais demeurés lettre morte. Les affrontements, braquages et embuscades se sont poursuivis à intervalles réguliers, et se sont intensifiés depuis novembre 2011, alors que les divisions au sein du mouvement rebelle se sont amplifiées depuis la mort en décembre 2007 de son chef historique, l'abbé Augustin Diamacoune Senghor. En trois décennies, le conflit y a fait des milliers de victimes - des belligérants comme des civils - mais aucun bilan précis n'est disponible. Le 11 février, le président Abdoulaye Wade, candidat à l'élection présidentielle du 26 février, s'est rendu en tournée électorale en Casamance. Il y a proposé aux rebelles un nouveau plan de sortie de crise baptisé Désarmement, déminage et projets (DDP), qui prévoit la mise en culture, après leur déminage, de près 100 000 hectares de terres agricoles.