Le Sénégal renoue avec le conflit «casamançais» déclenché en 1982 par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), pour réclamer l'indépendance de cette région située au sud-ouest du pays, entre la Gambie et la Guinée-Bissau. D'autres pays redécouvrent leurs conflits mal réglés. Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), fait parler de lui de nouveau. Ses éléments auraient tendu vendredi soir une embuscade à un véhicule militaire à Sédhiou (120 km à l'est de Ziguinchor). Bilan de cette attaque, l'une des plus meurtrières perpétrées contre l'armée ces dernières années : six morts, quatre blessés et plusieurs disparus. Les militaires qui ont quitté leur cantonnement pour se rendre à une de leur base ont, selon le Sud-Quotidien, essuyé sur leur chemin des tirs dans une piste boueuse et très dégradée» et les «renforts de l'armée qui se sont rendus sur les lieux ont réussi à récupérer les corps des six soldats tombés et le véhicule pris pour cible». Cette attaque, au moment où le président Wade qui a déclaré le 7 septembre qu'il poursuivrait «les efforts de paix», s'apprête à recevoir les leaders des différentes factions du MFDC pour impulser une dynamique d'une paix durable, mettre en route l'Agence nationale pour la relance des activités économiques en Casamance (ANRAC), suscite, après les accrochages des 21 et 25 août dernier, ou de septembre des militaires avec les rebelles de la Casamance et la multiplication des braquages armés dans cette province, moult questions. Une, ce parti ira-t-il jusqu'à remettre en cause l' «accord général de paix» qu'il a signé avec le gouvernement en décembre 2004 ou s'impliquera-t-il davantage sur le terrain pour mettre en «minorité» les «partisans» des actions d'éclat ? Depuis Paris où il est basé, Mamadou «Nkrumah» Sané, l'autoproclamé Secrétaire général du MFDC, s'oppose à l'amnistie que Abdoulaye Wade, le chef de l'Etat sénégalais compte donner à ses «rebelles» contre un désarmement et une démobilisation. Il refuse aussi tout rapprochement actuel avec Dakar qui se prépare pour l'élection présidentielle de 2012. Sans aller jusqu'à le soutenir dans ses positions radicales, Sos Casamance critique les «cadres» locaux du MFDC qui acceptent avant l'ouverture de «négociations, sérieuses et structurées» les demandes de Wade. Notamment la démobilisation des rebelles. Quant au pourquoi maintenant, plusieurs explications pourraient être avancées. Outre la division des rangs des casamançais, il y a probablement l'effet des situations politiques en Gambie au nord et, en Guinée-Bissau au sud et cette tendance des partis politiques à revoir les engagements qu'ils ont pris avec leurs pouvoirs locaux respectifs des années auparavant. Ou de ces derniers à réagir trop tard. Comme dans le Delta du Niger, une région pétrolifère du Nigeria, où le président Umaru Yar'adua, après avoir tenté l'option militaire, s'est résolu en juin dernier, à offrir une amnistie aux «militants» du Mouvement d'émancipation du delta du Niger. Méfiants, ces derniers auraient remis selon certains analystes à peine 1% de leurs armes. « Le conflit est loin d'être terminé», prévient Henry Okah, le chef de ce mouvement armé. Comme le MFDC, il réclame avant tout un dialogue sincère. Ou au Sud Soudan, où l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), n'exclut pas de relancer la guerre civile Nord-Sud qui a été à l'origine de deux millions de morts de 1983 à 2005; si Khartoum «fraude» lors des prochaines élections générales ? Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée, Togo, Somalie, Congo, pourraient occuper les devants de l'actualité.