Les cours du pétrole étaient en hausse, hier, en Asie, en raison des tensions persistantes avec l'Iran et de bonnes statistiques sur l'économie des Etats-Unis, premier consommateur au monde d'or noir, ont indiqué les analystes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait 12 cents à 102,43 USD le baril dans les échanges électroniques du matin. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 24 cents, à 120,35 USD. Les cours sont en hausse "à cause d'inquiétudes sur l'offre en provenance d'Iran et de la Mer du Nord où la production devrait baisser le mois prochain", ont indiqué les analystes de Phillip Futures dans une note. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a jugé jeudi que les sanctions économiques et financières imposées à l'Iran n'ont pas donné de résultats. L'Iran est la "puissance la plus irresponsable sur terre", a-t-il dénoncé, estimant que "les Etats-Unis et tout pays responsable devraient s'inquiéter de la poursuite du programme d'armement nucléaire de l'Iran". Ses déclarations interviennent au lendemain de l'annonce par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad que l'Iran avait réussi à produire son propre combustible nucléaire à 20% pour son réacteur de recherche, alors que plusieurs dirigeants et experts nucléaires occidentaux avaient dit qu'il n'en avait pas la capacité technologique. Les cours du brut bénéficiaient également d'une volée de statistiques témoignant de la reprise de l'économie américaine: nouvelles inscriptions au chômage tombées à leur niveau le plus bas depuis début mars 2008, légère hausse de la construction de logements en janvier, accélération de l'activité de l'industrie manufacturière dans la région de Philadelphie (est des Etats-Unis) en février. Le pétrole finit en hausse à New York: éclaircie en Europe Les cours du pétrole ont terminé en hausse la veille, rebondissant après avoir ouvert en repli à la faveur d'informations encourageantes en provenance d'Europe. Selon les chiffres définitifs, révisés après arbitrage, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a pris 51 cents par rapport à la clôture de mercredi, à 102,31 dollars, sur le New York Mercantile Exchange. Sans être nouveaux, plusieurs éléments ont aidé la hausse, a relevé Tom Bentz, de BNP Paribas. A commencer par un sujet récurrent: la crise européenne de la dette. Il y a plus d'optimisme à propos de la Grèce, a noté le courtier, indiquant que le marché s'attend à ce qu'un accord soit enfin conclu entre Athènes et ses créanciers. En particulier, les investisseurs étaient encouragés par une information du quotidien Die Welt. Selon le journal allemand, la BCE et les banques centrales des pays de la zone euro sont en train d'échanger les obligations grecques en leur possession contre d'autres, afin de générer des plus-values qui devraient profiter in fine à la Grèce. Die Welt explique que la BCE et les banques centrales de l'eurosystème échangent pour environ 50 milliards d'euros, leur valeur nominale, d'obligations grecques achetées depuis le printemps 2010 sur le marché à un prix moindre. Toutefois, a tempéré Eric Bickel, de Summit Energy (groupe Schneider Electric), tant qu'un accord clair ne sera pas trouvé, la crise continuera à mettre un coup de frein à la croissance économique et en retour à la consommation de brut dans la région (en Europe) et peut-être même à l'échelle mondiale. Des avancées notables sont attendues lors d'une réunion de l'Eurogroupe où le déblocage de l'aide dont Athènes a tant besoin pour éviter le défaut pourrait enfin être décidé. Sur le front géopolitique, le brut a été porté par l'inquiétude suscitée par l'Iran et l'arrêt probable de ses livraisons à l'Europe, a indiqué M. Bentz. Selon une annonce de la télévision d'Etat iranienne, l'Iran a convoqué séparément les ambassadeurs de six pays européens pour leur signifier son intention de revoir à la baisse les ventes de pétrole qu'il leur destine.