Le cours de l'or a évolué en dents de scie cette semaine, dans un marché nerveux suspendu aux tergiversations de la zone euro sur le plan d'aide à la Grèce et pénalisé par l'appréciation du dollar, mais les perspectives à moyen terme restent très favorables au métal jaune. Or Comme la semaine précédente, le prix de l'or a fluctué au sein d'une fourchette de prix étroite, entre 1705 et 1730 dollars, au gré des hésitations des investisseurs sur la situation de la zone euro et d'indicateurs américains en demi-teinte aux Etats-Unis. "L'or continue de grimper et de reculer, comme les autres marchés des matières premières, au gré des espoirs et des inquiétudes sur le nouveau plan de sauvetage de la Grèce", toujours menacée de défaut de paiement, a observé Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. En dépit de l'adoption d'une sévère cure d'austérité supplémentaire par le Parlement grec, les ministres des Finances de la zone euro ont reporté mercredi une réunion destinée à débloquer un second plan d'aide international à Athènes, entretenant l'incertitude des opérateurs. Le net renchérissement du dollar face à un euro sous pression a contribué à tirer vers le bas les prix du métal jaune, en rendant moins attractifs les achats de métaux précieux, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises. Tiraillés de surcroît par des indicateurs américains contradictoires, l'or a pâti cette semaine du regain de prudence des investisseurs: "l'or se comporte davantage comme un actif à risque, évoluant à l'unisson des métaux industriels, que comme une valeur refuge", commentaient les analystes de la banque allemande Commerzbank. "Même si le prix de l'or pourrait connaître une pression à la baisse à court terme, la tendance sur le plus long terme est très positive", a cependant rappelé Anne-Laure Tremblay, analyste chez BNP Paribas. Selon elle, l'or devrait être soutenu par la poursuite de taux d'intérêts très bas dans les pays développés - susceptible d'alimenter les tensions inflationnistes contre lesquelles le métal jaune est un bon bouclier -, par le souci des investisseurs de diversifier leurs actifs, et par la forte demande chinoise. De fait, "la Chine devrait émerger pour la première fois en 2012 comme le plus gros pays acheteur d'or", devant l'Inde, a estimé jeudi le Conseil mondial de l'or (CMO), fédération regroupant les principaux groupes aurifères. Selon le rapport annuel de l'organisation, la consommation chinoise d'or a bondi de 20% en 2011 pour atteindre 770 tonnes. Dans le même temps, la demande indienne fléchissait de 7%, à 933 tonnes -- pénalisée par la dégringolade de la roupie, qui rendait plus onéreuses les importations d'or libellées en dollars. Le CMO a aussi mis en avant l'appétit des banques centrales, soucieuses de diversifier leurs réserves face à la volatilité des devises et des obligations d'Etats: leurs achats nets d'or, au niveau mondial, sont passés de 77 tonnes en 2010 à 440 tonnes en 2011, au plus haut niveau depuis un demi-siècle. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé cette semaine à 1723 dollars au fixing du soir contre 1711,50 dollars une semaine auparavant. Argent Le cours du métal gris a comme à son habitude calqué ses mouvements sur ceux de l'or. L'once d'argent a terminé cette semaine à 33,48 dollars contre 33,55 dollars sept jours auparavant. Palladium/Platine Au terme d'une semaine marquée par la volatilité, avec un recul marqué suivi d'un brusque rebond à partir de jeudi, les cours des métaux platinoïdes ont terminé la semaine au même niveau que la semaine précédente. Le marché du platine restait cependant agité par les inquiétudes persistantes sur l'offre en provenance d'Afrique du sud (premier producteur au monde), où une mine du groupe Impala Platinum, numéro deux mondial du secteur, est paralysée depuis plus d'un mois par une grève de 17 000 mineurs. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1638 dollars, au même niveau qu'une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 697 dollars, exactement comme la semaine précédente.