Le ministère de la Défense nationale a indiqué, hier, qu'il serait plus judicieux de nommer l'Armée Nationale Populaire par son nom, même quand il s'agit de lui adresser des critiques, estimant que l'expression de "Grande muette", formule utilisée par les médias pour parler de l'institution militaire, ouverte aux médias et aux citoyens, "ne convient point". "Il serait plus judicieux, notamment pour ceux ayant du respect et de la considération envers cette institution républicaine qui s'est distinguée et tient à demeurer aux côtés du citoyen algérien dans toutes les circonstances, de nommer l'Armée Nationale Populaire par son nom, même quand il s'agit de lui adresser des critiques", écrit le MDN dans une lettre aux médias algériens. Rappelant que l'ANP est la "digne héritière de la glorieuse Armée de libération nationale, laquelle a payé un lourd tribu pour le recouvrement de la souveraineté nationale, l'indépendance du pays et l'édification d'un Etat fort et moderne", le ministère souligne que l'expression "Grande muette" est inconvenante et qu'elle est en contradiction avec la réalité de l'ANP. "Certains journalistes algériens, par volonté de se distinguer ou par insouciance de lexique, emploient, parfois, cette formule pour parler de l'Armée Nationale Populaire, qui n'a, pourtant, rien d'une +Grande muette+", lit-on également dans la lettre. La grande ouverture aux médias et aux citoyens entreprise par l'institution militaire, dans le cadre de sa modernisation, en oeuvrant continuellement à consolider les liens de confiance, de solidarité et de cohésion entre l'ANP et les citoyens est, à ce titre, une preuve de l'ouverture de l'ANP, est-il relevé. La médiatisation de l'ensemble des activités de l'ANP, la publication de communiqués et de mises au point, quand la situation l'exige, la diffusion de reportages sur les différentes composantes et activités de l'ANP, mais aussi l'organisation de portes ouvertes et de journées d'information, où le citoyen peut s'enquérir de près des structures relevant de l'ANP, ses personnels et son matériel, dans la limite de la loi, consacrent la consolidation des liens de confiance, de solidarité et de cohésion entre cette institution et les citoyens, précise la même source. Rappelant également que jusqu'à la fin de la 2ème guerre mondiale, les armées de plusieurs pays étaient privées du droit de vote et d'expression, le MDN a relevé que c'est dans ces conditions d'"isolement" et de "manque de communication vis-à-vis de la société" qu'est apparu, dans le langage des médias, le qualificatif de "Grande muette". "Après cette date, le monde a subi de profondes mutations et les militaires recouvrent leur droit de vote et d'expression", ajoute la même source, constatant que la formule "Grande muette" demeurait toujours reprise par certains médias alors qu'elle "devait perdre sa raison d'être".