Le fabricant de panneaux solaires Photowatt, en redressement judiciaire, devrait sans surprises être repris par EDF, a-t-on appris auprès du tribunal de commerce de Vienne qui a constaté cette semaine le désistement des deux autres offres de reprises, selon une source judiciaire. Deux des repreneurs sont venus nous dire que les conclusions suspensives qu'ils avaient émises n'avaient pas pu être levées, a expliqué le président du tribunal de commerce de Vienne, Pierre Sibut qui devait examiner cette semaine les trois offres de reprise. EDF, dont l'offre de reprise avait été annoncée par le président de la République Nicolas Sarkozy, reste donc le seul repreneur, a souligné M. Sibut. La décision a été mise en délibéré au 27 février afin de donner au tribunal le temps de constater que les conclusions suspensives n'avaient pas pu être levées, a indiqué la même source. Dans son offre, EDF, qui a fait savoir au tribunal qu'elle souhaite une prise de position au 1er mars, s'engage à reprendre 345 des quelque 430 salariés et à en reclasser 85 autres en interne. C'est une offre inespérée pour les salariés. On ne peut que se réjouir qu'une entreprise soit capable de faire cette proposition, a estimé M. Sibut. Le 10 février, date limite du dépôt des dossiers, le groupe public d'électricité EDF avait déposé une offre, via sa filiale EDF Energies Nouvelles Réparties (EDF ENR), annoncée la veille par le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. Le président s'était déplacé sur le site de Photowatt, à Bourgoin-Jallieu, la veille de l'annonce de sa candidature à l'Elysée. Nous avons eu la chance dans notre malheur d'arriver au bon moment, a ironisé Julien Hostache, porte-parole du collectif de salariés Superwatt, évoquant la campagne présidentielle et l'engagement du futur candidat dans ce dossier. L'offre sociale déposée par EDF était imparable. Je ne vois pas ce que l'on pouvait demander de mieux, s'est réjoui Philippe Miklou, délégué syndicat FO. Tout le monde aura un emploi, même s'il reste un projet industriel à construire, a toutefois nuancé le délégué syndical. Parmi les deux autres repreneurs potentiels, le fabricant grenoblois de fours industriels ECM qui s'était engagé à reprendre 379 salariés n'a pas pu notamment s'associer au Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) et a demandé son retrait, a précisé M. Sibut. Quant au consortium composé de la société MPO International et de l'assembleur lyonnais de modules photovoltaïques Solarezo, qui avait également déposé une offre proposant la reprise de 222 salariés, il a constaté que le carnet de commandes n'avait pas pu lui être garanti, a relayé la même source.