L'expérience canadienne dans le domaine de l'industrie pharmaceutique a été présentée récemment par des professionnels du domaine. La réussite de l'expérience canadienne dans le domaine a été mise en avant par le professeur Jacques Gagné, un des piliers de la réforme de la formation et de la recherche pharmaceutique au Canada, à travers laquelle il a donné un aperçu sur les différents aspects historiques du modèle canadien de gestion des médicaments et du développement de la recherche dans l'industrie pharmaceutique, mettant, ainsi, en exergue "les fruits" récoltés par son pays après 25 années d'efforts consentis en la matière. La réussite de l'expérience canadienne dans le domaine de l'industrie pharmaceutique émane, selon cet expert, de la création d'une commission de planification de la santé et de la protection des médicaments brevetés et d'une autre pour les bénéfices de l'industrie pharmaceutique ainsi que d'un conseil d'examen des prix des médicaments brevetés.Selon M. Gagné, fondateur du premier institut de recherche en pharmacie industrielle, la mission première du conseil d'examen des prix des médicaments brevetés est de veiller à ce que les prix de ces derniers sur le marché ne soient pas élevés, ajoutant que "le conseil est censé, malgré son autonomie, présenter un rapport annuel de ses activités au Parlement et au ministère de la Santé". L'expert a relevé, dans ce contexte, que 10% du chiffre d'affaires de l'industrie pharmaceutique sont consacrés au financement du développement de la recherche scientifique et des investissements, lui permettant ainsi de devenir l'une "des plus forte" industries dans le monde. Par ailleurs, le professeur Gagné a expliqué que la politique canadienne des médicaments s'articule autour de la disponibilité des médicaments à des prix accessibles. Dans le domaine de la formation, le gouvernement canadien oeuvre, a-t-il ajouté, à "élaborer un programme moderne pour l'industrie pharmaceutique visant à identifier les problèmes du secteur et à leur trouver des solutions à travers l'intégration des connaissances acquises et leur mise en application". Lors de cette même rencontre, le président de l'Unop, Amar Ziad, a critiqué la politique menée en Algérie, où 80 % des médicaments sont importés, soit une enveloppe de 200 millions de dollars par an, relevant que le secteur privé "ne produit que 20% des médicaments disponibles sur le marché national". "Cela ne peut nullement contribuer au développement de la recherche scientifique dans notre pays", a-t-il déploré. C'est ainsi qu'il est indispensable que l'Algérie s'inspire du modèle canadien et impute 10 % de la facture des médicaments pour les consacrer à la recherche et à la formation. D'autre part, les représentants de la Caisse nationale de sécurité sociale ont apprécié l'expérience canadienne en matière de couverture sanitaire et de modalités de remboursement des médicaments, affirmant que "l'Algérie ne peut pas suivre ce modèle du moment où 80 % de ses médicaments sont importés et leurs prix instables". En somme, le partenariat dans le domaine de l'industrie pharmaceutique est plus que nécessaire.