L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu cette semaine à la baisse pour le deuxième mois consécutif sa prévision de demande mondiale de brut en 2012, toujours inquiète pour la croissance dans les pays développés, notamment dans la zone euro, et le niveau des prix. Dans son rapport mensuel, l'Opep évalue à 88,63 millions de barils par jour (mbj) la demande de brut pour 2012 contre 88,76 mbj il y a un mois. Cela représente encore une hausse de 0,86 mbj par rapport à 2011, où la demande a atteint 87,77 mbj, selon un chiffre légèrement revu à la baisse. La faible croissance dans les économies de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) affecte négativement la demande de pétrole, a relevé le cartel dans son rapport. Bien que les données économiques américaines montrent des signes d'amélioration, la situation en Europe ainsi que les prix du pétrole plus élevés conduisent à des incertitudes considérables pour la demande future de pétrole sur le reste de l'année, ont souligné les douze pays de l'organisation, qui pompent environ 30% du pétrole mondial. Le cartel note que la situation s'est améliorée dans la zone euro ces dernières semaines, mais pointe les aléas encore attendus avec les changements politiques, notamment avec les élections en Grèce en avril et en France en mai. Les mesures d'austérité ont rassuré, mais l'économie réelle en souffre et la plupart des indicateurs restent volatils a relevé l'organisation. L'Opep est également pessimiste envers des pays hors de l'OCDE, la Chine notamment, dont la croissance va ralentir d'un point de pourcentage par rapport à 2011 et la demande s'affaiblir dans la foulée. La consommation au Brésil et en Iran, deux acteurs régionaux majeurs, est aussi prévue à la baisse. Les prix du pétrole ont continué leur ascension en février, a relevé l'Opep. Le paniers de référence de l'organisation a enregistré un prix moyen supérieur de 5,1% au mois précédent. Cette hausse est soutenue par des facteurs géopolitiques liés aux tensions entre l'Iran et la communauté internationale et amplifiées par un accès d'activités spéculatives sur les marchés futurs du brut, explique le cartel, qui note que ni la faiblesse de l'Europe, ni les révisions à la baisse de la demande de brut, ni le début du 2è trimestre, traditionnellement faible, n'ont pu enrayer cette hausse.