Des journées médicales de cardiologie on été organisées dernièrement, les 27 et 28 juin à l'université de Jijel, où plusieurs thèmes concernant ces maladies on été misen exergue. En effet, les ma-ladies cardio-vasculaires sont responsables du premier taux de décès dans le monde (32%), a indiqué jeudi, à Jijel, le professeur Djamel-Eddine Nibouche, président de la Société algérienne de cardiologie et chef de service de cardiologie du CHU d'Hussein Dey (Alger). Le taux de cette pathologie qui progresse insidieusement en Algérie "demeurera inchangé jusqu'à l'horizon 2020, en raison d'une augmentation considérable de la mortalité cardio-vasculaire dans les pays en voie de développement", a ajouté ce cardiologue en marge des "Journées d'été de cardiologie", cependant, "les maladies cardio-vasculaires tuent plus que le cancer ou les accidents de la route", a-t-il affirmé tout en mettant en cause "le nouveau mode de vie et de consommation" des Algériens. Ainsi, le professeur Nibouche a révélé que la cardiologie, à l'instar d'autres domaines de la médecine, a enregistré "d'énormes progrès", notant que le nombre de cardiologues algériens est en nette progression, parallèlement à la modernisation des structures qui s'accommodent aux nouvelles mutations et exigences de l'heure. Situant la portée et l'importance des ces journées scientifiques, ce spécialiste a estimé que cette rencontre contribuera à informer et former le corps médical (secteur public et privé confondus) dans la discipline de cardiologie, avant d'insister, notamment sur la nécessité d'assurer la formation continue des médecins "pour qu'ils soient au diapason des nouveautés des maladies cardio-vasculaires devenues aujourd'hui une véritable menace sur la santé publique dans le pays". IL a, dans cet ordre d'idées, particulièrement rappelé la nécessité de la prévention du rhumatisme articulaire, principal pourvoyeur de valvulopathies. Les maladies en rapport avec l'athérosclérose, rares ou peu fréquentes, il y a seulement quelques années, a-t-il soutenu, progressent rapidement dans le pays et surpassent actuellement les maladies dues au rhumatisme articulaire aigu par exemple (maladies de la pauvreté). "Les maladies cardio-vasculaires sont responsables du 1er taux de décès dans le monde avec 32% et que ce pourcentage restera le même jusqu'en 2020, en raison d'une augmentation très importante de la mortalité cardio-vasculaire dans les pays en voie de développement", a-t-il rappelé. Pour ce qui est des raisons de cette évolution, il a estimé qu'elle étaient liées à l'athérosclérose qui se développe dès la naissance et se complique à l'âge adulte. Elle s'accélère et se complique par certains facteurs de risque de l'athérosclérose, citant parmi les plus importants : l'hypertension artérielle, le tabac, le cholestérol, le stress, diabète et autres facteurs familiaux. Le président de la Société algérienne de cardiologie a, dans cet ordre d'idées, appelé à la "lutte contre le tabagisme qui fait des ravages, surtout parmi les jeunes", évoquant plus loin "l'alimentation", qui, selon lui, "est devenue riche en graisses saturées (brochettes grasses, viande grasse, omelette frites...) et aussi en sucre (consommation excessive de limonade, de sucrerie, de gâteaux....)". L'activité physique et la pratique sportive sont très conseillées dans les espaces verts qui malheureusement sont, dans la plupart des cas, envahis par le béton, notamment dans les grandes agglomérations. Pour ce qui est de la prévention, ce spécialiste a, notamment insisté sur la mise sur pied d'un programme national d'information et de sensibilisation, sur la qualité alimentaire et la protection du consommateur par un contrôle strict, efficace et rigoureux et la lutte anti-tabac à poursuivre par tous les moyens possibles. Au cours de ces journées, plusieurs communications ont été présentées à la bibliothèque centrale de l'université de Jijel en présence de nombreux spécialistes, essentiellement des cardiologues et médecins praticiens de la wilaya et d'autres wilayas du pays ainsi que plusieurs laboratoires invités à ces rencontres médicales consacrées à la thérapeutique cardio-vasculaire. Les quatre séances figurant au programme de cette rencontre ont permis d'aborder de nombreux thèmes en relation avec la cardiologie, dont, notamment la thérapeutique du syndrome coronarien, l'angioplastie coronaire, le traitement bêta-bloquant dans l'insuffisance cardiaque et l'hypertendu à haut risque cardio-vasculaire. Le directeur de la santé de la wilaya de Jijel qui a mis en exergue l'importance de cette rencontre, a estimé qu'elle "sera fort utile et bénéfique" au corps médical de la wilaya de Jijel. Le Dr Nadir Djamila, chargée de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a souligné, de son côté, que "le rôle de l'information est d'être au diapason des nouveautés de la science". La cérémonie d'ouverture de ces journées qui a lieu, mercredi en fin de soirée, en présence des autorités de la wilaya, a été marquée par une visite touristique du parc de Taza, une conférence sur "l'histoire de la méditerranée", présentée par un professeur d'histoire à l'université de Constantine, et une autre sur le parc national de Taza, intitulée "un patrimoine naturel, culturel et une richesse à préserver" animée par la chargée de vulgarisation de ce parc naturel.