L'euro regagnait du terrain, hier, face au dollar, le marché reprenant son souffle après avoir été ébranlé la veille par un regain d'inquiétudes sur la situation de l'Espagne, mais la prudence restait de mise, la zone euro demeurant au centre des préoccupations des cambistes. Dans les premières transactions l'euro valait 1,3111 dollar contre 1,3080 dollar la veille en clôture. La monnaie unique remontait légèrement face à la devise nippone à 105,78 yens contre 105,52 yens la veille, après être descendu en début d'échanges asiatiques à 105,45 yens, son plus bas niveau depuis le 22 février. Le dollar se stabilisait face au yen à 80,65 yens, contre 80,66 yens la veille, peu de temps après avoir touché 80,57 yens, un plus bas depuis un mois et demi. La livre britannique reculait légèrement face à l'euro à 82,51 pence, et montait face au billet vert à 1,5893 dollar. La devise helvétique restait stable face à l'euro à 1,2015 franc suisse pour un euro, et confortait sa hausse face au billet vert à 0,9163 franc suisse pour un dollar. L'once d'or valait 1 655,66 dollars sur le marché au comptant, contre 1 644 dollars la veille au fixing du soir. La prudence restait donc de mise sur le marché des changes, où le yen et le dollar, considérés comme des valeurs refuges, ont été plébiscités par les cambistes ces derniers jours, au détriment de l'euro, devise jugée plus risquée. "Certes, le dollar profite d'un regain général d'appétit pour les actifs sûrs, mais d'un autre côté, des investisseurs s'attendent également à voir la Réserve fédérale américaine (Fed) reprendre à court terme ses mesures d'assouplissement monétaire, après les chiffres moroses sur l'emploi américain" publiés vendredi, soulignait Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi. Ces mesures, destinées à soutenir l'économie, peuvent se traduire par des rachats d'actifs, et ces injections de liquidités contribuent à diluer la valeur du billet vert, l'affaiblissant par rapport aux autres devises. Plusieurs responsables de la Fed se sont cependant dits récemment réticents à l'idée de réactiver ces mesures. "Si la crainte d'un nouvel assouplissement monétaire américain diminue, alors l'euro descendra sans doute en-dessous du seuil de 1,30 dollar", tempère ainsi Emma Lawson, stratégiste de la National Australia Bank.