Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont pratiquement tombés d'accord sur un projet de résolution sur l'envoi des observateurs en Syrie, a déclaré la diplomatie russe alors qu'un vote sur ce texte est prévu dans la journée. Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont pratiquement tombés d'accord sur un projet de résolution sur le déploiement en Syrie d'une mission d'observation de l'ONU, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU doivent voter à 15H00 GMT à New York sur un projet de résolution autorisant le déploiement d'observateurs en Syrie pour surveiller le cessez-le-feu, après de difficiles tractations entre Russes et Occidentaux. L'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, qui assure la présidence tournante du Conseil en avril, a refusé plus tôt dans la journée de spéculer sur le résultat du vote. La Russie a également appelé toutes les parties syriennes à respecter strictement le plan de l'émissaire de l'ONU, Kofi Annan, en dénonçant les attaques perpétrées par les opposants. Il faut que toutes les parties syriennes, y compris l'opposition armée, renoncent immédiatement aux violences et respectent strictement le plan Annan, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères. Cessez-le-feu "relativement respecté", selon l'ONU Le cessez-le-feu entré en vigueur la veille en Syrie était "relativement respecté", avant-hier, a déclaré Ahmad Fawzi, porte-parole de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan. Mais l'opposition a fait état de heurts entre forces du régime et insurgés de l'Armée syrienne libre (ALS), ainsi que de violences contre des manifestants, faisant au moins cinq morts. Si le cessez-le-feu, "très fragile" selon l'ONU apparaît tenir, le régime syrien n'a toujours pas retiré ses troupes et armes lourdes des zones de population comme le prévoit le plan de sortie de crise de Kofi Annan, a déclaré M. Fawzi. Le secrétaire général de l'ONU va demander au Conseil de sécurité d'approuver le déploiement le plus rapidement possible d'une mission d'observation également prévue par le plan. Elle devrait compter 250 hommes, a précisé Ahmad Fawzi. "Nous avons une avant-garde prête à partir sur le terrain dès que possible" afin de préparer la mission qui sera menée "si le cessez-le-feu tient et se transforme véritablement en arrêt des hostilités". Des accrochages entre soldats syriens et insurgés ont toutefois eu lieu près du village de Khirbet el-Joz dans le nord-ouest de la Syrie près de la frontière turque, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDL), qui dispose d'un réseau de militants dans tout le pays. Les Comités locaux de coordination, un autre mouvement de militants syriens, ont fait état de "tirs très nourris". Les combats ont duré environ une demi-heure et "tout est calme à présent", selon le directeur de l'OSDL, Rami Abdul-Rahman, qui n'a pas fait état de victimes. On ne signalait cependant pas de bombardements intenses, tirs de roquettes et obus de mortier meurtriers qui avaient précédé l'entrée en vigueur du cessez-le-feu jeudi à l'aube. Le gouvernement syrien avait fait savoir par avance mercredi qu'il se réservait le droit de répondre à toute agression et pourrait ainsi prendre prétexte des manifestations de l'opposition pour rompre le cessez-le-feu. Le Conseil national syrien (CNS), un des principaux groupes de l'opposition, avait appelé la population à manifester pacifiquement après les prières du vendredi. D'après Maath al-Shami, un militant de Damas, des agents en civil des services de sécurité étaient déployés, avant-hier, "partout" dans la capitale, ce "qui a limité l'ampleur des manifestations". D'après les estimations de l'OSDL, plusieurs dizaines de milliers de manifestants réclamant le départ du président Bachar el-Assad ont manifesté dans toute la Syrie. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants à Hama (centre) et Nawa (sud), faisant au moins cinq morts selon l'OSDL, tandis que les Comités locaux de coordination citent un bilan d'au moins 11 morts. A Damas, les forces de sécurité et des "chahiba", miliciens du régime, ont molesté des manifestants dans une mosquée. A Alep (nord), des gaz lacrymogènes ont été tirés contre des manifestants rassemblés devant la Grande Mosquée, selon les Comités Les forces syriennes ont bombardé Homs (centre), selon l'opposition Les forces syriennes ont bombardé, hier, deux quartiers tenus par l'insurrection à Homs (centre) en violation du cessez-le-feu entré en vigueur jeudi, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDL). Selon l'OSDL, qui n'a pas fait état de victimes, les bombardements ont duré environ une heure. Selon un militant sur place, Tarek Badrakhan, Ils visaient les quartiers de Jouret el-Shayah et Qarabis. D'après les Comités locaux de coordination, qui organisent manifestations et actions sur le terrain, les forces de sécurité ont par ailleurs tiré sur les participants d'une procession funéraire à Alep (nord). On compte trois blessés, d'après l'OSDL. L'agence de presse officielle SANA a de son côté rapporté que des insurgés ont enlevé un colonel de l'armée dans la banlieue de Hama (centre). Le cessez-le-feu, précaire, est au centre du plan de sortie de crise de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Il prévoit également un retrait des forces syriennes des centres urbains, non respecté jusqu'à présent par Damas, le déploiement d'observateurs internationaux et l'ouverture de discussions entre le régime alaouite et l'opposition.