Entretien realisé par Meziane Atmani Le ministre des ressources en eau, M Abdelmalek Sellal, a souligné dans cet entretien les grandes lignes de la politique nationale du gouvernement mise en œuvre, notamment depuis plus de 12 ans en termes d'augmentation des volumes de mobilisation, de production de l'eau conventionnelle, de dessalement de l'eau de mer et de réalisation des barrages ainsi que les paramètres de gestion et d'économie de cette ressource qui devient de plus en plus rare. Rencontré, hier, lors d'un point de presse, en marge de l'inauguration du salon international des équipements, des technologies et services de l'eau ( 8eme SIEE Pollutec) organisé sous le haut patronage du ministère qu'il préside, M Abdelmalek Sellal a répondu aux questions de notre quotidien national sous l'angle de questions de l'heure qui intéressent les professionnels de l'eau et des consommateurs. Ainsi, l'expérience algérienne l'eau commence à être prise comme exemple et même comme cas d'école par de nombreux pays dans le monde. Les coupures d'eau et les longues attentes de nuit au nom de " AOUDJA EL MA " font partie désormais du passé de l'Algérie. Selon les experts l'Algérie a pratiquement gagné la bataille de l'eau en termes de mobilisation, de gestion et de transfert de savoir-faire et de nouvelles technologies… Le Maghreb quelles sont vos premières impressions en visitant aujourd'hui le SIEE Pollutec 2012 ? Est-il différent de l'édition 2011 ?
M Abdelmalek Sellal Ce qui caractérise la 8éme édition 2012 du salon international des équipements, des technologies et des services de l'eau, c'est qu'il y a la même participation que celle de l'année dernière, c'est-à-dire 268 exposants. Et cela montre toujours cet engouement pour ce type de salon qui commence donc à se professionnaliser et s'algérianiser. C'est extrêmement important car c'est notre objectif. Par exemple, l'année dernière et les années précédentes il y avait 50 ¨% de nationaux et 50 % d'étrangers. Cette année la donne a changé. Il y a 75 % d'exposants nationaux et 25 % d'exposants étrangers. Je pense que c'est un excellent signal car je pense qu'en nous-mêmes au niveau du ministère, nous avons édicté des instructions pour utiliser le maximum de produits fabriqués en Algérie. Au niveau des canalisations, on utilise de plus en plus des produits fabriqués en Algérie. Ce qui implique qu'il y a beaucoup d'investissements dans le secteur des ressources en eau en matière notamment de canalisations. C'est pour cela que vous avez remarqué dans cette 8éme édition qu'il y a plus d'exposants nationaux qu'étrangers. C'est donc la première caractéristique de ce salon. C'est une bonne chose car cela nous permet de faire travailler la production nationale et d'acquérir de plus en plus des nouvelles technologies en matière des métiers de l'eau et de tous les produits qui concernent le secteur des ressources en eau. Peut-on parler de transfert de savoir-faire dans ce type de salon ? Vous avez remarqué que la plupart des entreprises étrangères qui sont présentes en Algérie, que ce soit pour la réalisation ou même pour les équipements, nous les poussons à travailler en groupements. Et c'est ce qui est en train de se faire. Toutes les grandes entreprises étrangères installées en Algérie comme Siemens ou KSPE, firme leader dans le monde en matière de pompes ont créé des entreprises de droit algérien. Et c'est notre objectif. Au début les gens disaient que les opérateurs économiques étrangers ont peur de la règle de partenariat 51 et 49 %. Ce n'est plus le cas aujourd'hui car la situation se débloque de plus en plus et les entreprises étrangères adhérent à cette règle. Ce qui est bien c'est que les jeunes entreprises algériennes commencent maintenant à innover. Tout à l'heure j'ai remarqué, au cours de la visite des stands d'exposants, qu'il y a une entreprise algérienne d'Oran qui fabrique des canalisations selon des dernières nouvelles technologies. Elle fabrique en effet des produits de bonne qualité. A nous les Algériens de leur assurer l'accès direct au marché national. C'est ce que nous sommes en train de faire à travers le nouveau code des marchés publics, car il y a des préférences nationales. Au début de l'année il y a une instruction du ministère des ressources en eau qui oblige l'utilisation des capacités nationales dans le domaine des canalisations et de tous les produits fabriqués en Algérie de bonne qualité et qui répondent, bien sûr, aux normes ; et de n'utiliser que dans l'absolue nécessité technique les produits étrangers. Le PRV ou les canalisations en fibre de verre n'existaient pas en Algérie auparavant. Aujourd'hui, il y a des usines installées à Msila et Mostaganem qui fabriquent ce type de produits. Certes, des entreprises redoutaient l'utilisation de ce produit auparavant. Mais nous l'avons rendu obligatoire aujourd'hui dans le domaine des canalisations. Cela nous permet de ne plus importer ce genre de produits. Et l'objectif de ce salon consiste justement de ramener progressivement tout le monde en Algérie, d'encourager les nationaux à s'associer avec les firmes étrangères pour acquérir les technologies et de fabriquer nous-mêmes nos produits. Cet objectif commence donc à être atteint. Le taux de participation à ce salon qui est de 75 % d'exposants nationaux constitue en effet un excellent signal. Est-ce que l'Algérie a gagné la bataille de l'eau en termes de production et de gestion ? Tout le monde sait que l'Algérie a atteint un niveau correct en termes de mobilisation et de gestion de l'eau. Nous sommes devenus un exemple dans le monde et cité par beaucoup de pays. De nombreux ministres nous rendent visite. Incessamment je recevrai les ministres jordanien et burkinabé de l'eau dans le cadre de la coopération bilatérale. L'expérience algérienne de l'eau est devenue une réalité dans la région et dans le monde. Nous avons assuré aujourd'hui nos capacités en termes de besoins de la population. C'est la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante qu'on parle de telles capacités mobilisées. Ce matin je viens d'apprendre que le taux de remplissage de nos barrages est de 80 %. Nous n'avons jamais dépassé auparavant les taux de 40 ou les 50 % de remplissage. C'est une politique nationale menée par le gouvernement. Nous avons en effet réalisé beaucoup de barrages avec aussi la mise en œuvre d'une politique d'économie de l'eau qui ont donné leurs fruits aujourd'hui. L'expérience algérienne de l'eau est ainsi appréciable de plus en plus dans le monde.