Le FMI demande à l'Algérie de contribuer dans le renforcement des capacités de prêts de cette institution financière internationale dans un contexte d'incertitude économique mondiale comme l'a si bien indiqué, hier, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, en marge de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington: "La demande a été donc faite par le FMI à l'Algérie en tant que pays doté d'excédents financiers'' pour accroître les ressources de l'institution de Bretton Woods afin de lui permettre d'accorder des prêts aux pays qui en ont besoin. Et pour répondre à cette sollicitation, le ministre des finances a répondu que l'Algérie "va étudier et évaluer les conditions dans lesquelles cette demande sera proposée dans les détails". Et pour mieux expliquer cette démarche de l'Algérie vis-à-vis de cette sollicitation, le premier argentier du pays précise que "nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu'il compte proposer. Et c'est à partir de ces conditions, poursuit M. Djoudi, que nous donnerons la réponse'', avant d'ajouter que pour le moment, ''nous ne disposons pas encore des éléments relatifs aux conditions de cette initiative'' proposée par le FMI. Concernant le délai auquel l'Algérie fera connaître sa position à cette demande, le ministre des finances s'est juste contenté d'avancer qu'elle le fera avant la tenue de la prochaine assemblée annuelle du FMI et de la BM qui aura lieu en octobre prochain à Tokyo (Japon). A rappeler d'abord que la Banque d'Algérie avait indiqué en août dernier que les placements des réserves à l'étranger, répartis à environ 98% entre les Etats-Unis et l'Europe, avaient rapporté 4,60 milliards de dollars en 2010 (contre 4,74 milliards de dollars en 2009). Quant au dernier rapport publié, samedi dernier, par le FMI, celui-ci estime que l'Algérie clôturerait l'année 2012 avec des réserves de change officielles de 205,2 milliards de dollars et pronostique un matelas de devises de 224,1 milliards de dollars pour 2013 (contre 183,1 milliards de dollars en 2011). Par ailleurs, M. Karim Djoudi a tenu à rappeler que la gestion prudente des réserves de change du pays se fonde sur trois critères que sont la préservation de la valeur du capital, la couverture contre les risques de change par le maintien notamment d'un portefeuille diversifié, et leur liquidité, c'est-à-dire qu'elles peuvent être retirées à tout moment. Ainsi, le ministre des Finances, a achevé dimanche dernier à Washington sa participation à la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale par une autre série d'activités et de rencontres. il a pris part à la réunion qui a regroupé les ministres des Finances arabes avec le Président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick. Cette rencontre a été tenue pour faire le point sur les différentes initiatives lancées par la BM dans les pays arabes pour les questions de création d'emplois, de développement du secteur privé, des infrastructures... M. Djoudi a aussi rencontré le Directeur du département du Moyen-Orient et Asie auprès du FMI, M. Ahmed Masood. Cette rencontre a été l'occasion de procéder à un échange de vue sur la situation économique au niveau mondial, en général, et en Algérie en particulier. M. Masood a affirmé à que l'Algérie "a réussi à stabiliser sa situation économique et financière, et ce, malgré les turbulences économiques mondiales". Il a été aussi relevé que la question de la diversification des revenus pour une croissance créatrice d'emplois restait un défi majeur que l'Algérie doit relever dans le moyen terme. M. Djoudi a également rencontré le ministre irakien des Finances, Rafie Al-Issaoui, avec lequel il a examiné les voies et moyens pour le développement de la coopération entre les deux pays. Par ailleurs, le premier argentier du pays a pris part à la session ministérielle organisée par le FMI sur le thème "la réforme budgétaire dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en transformation". En outre, il a animé une conférence au Conseil d'affaires américain pour la compréhension internationale (CBIU) au cours de laquelle il a exposé la stratégie économique de l'Algérie en matière de développement et a expliqué le cadre régissant l'investissement et le partenariat étranger dans le pays.