Les relations entre l'Algérie et la Grande-Bretagne sont excellentes. M. Andrew Tesorière, l'ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, se montrant plus au moins réservé, reste quand même persuadé que celles-ci ne seront que meilleures dans l'avenir. "Ces derniers mois, il y a eu beaucoup d'activités stratégiques. La commission ministérielle bilatérale est très active. Nos ministres se parlent souvent au téléphone sur des sujets communs. Il y a aussi une commission parlementaire qui se réunit dans les deux pays. Des visites de délégations commerciales, de navires de guerre ". C'est ce que fait remarquer le représentant diplomatique anglais à Alger, dans l'entretien accordé à notre confrère, Le Quotidien d'Oran, pour sa livraison d'hier. Le contexte a évolué durant les quinze dernières années. Les choses ont changé, et changeront encore plus, dans le cadre du rapprochement retrouvé enfin, entre les deux pays, illustré surtout par le revirement anglais en matière de coopération sécuritaire et judiciaire. La question des extraditions, en général, qui constitue le grand reproche algérien, vis-à-vis de ce pays et qui a longtemps pesé sur la nature des relations bilatéralesn est sur la voie de trouver une réponse dans le cadre de la récente convention d'extradition signée entre les deux pays. Pour rappel, le conseil des ministres présidé par le président Bouteflika, a examiné et ratifié le projet de décret présidentiel portant sur cette convention. L'absence de ce cadre de coopération a, longtemps, entravé l'extradition de plusieurs inculpés dans différentes affaires liées au terrorisme, aux dilapidations de deniers publics et aux détournements de fonds, notamment la triste affaire Khalifa. "Nous avons aussi une coopération dans plusieurs domaines comme la défense, la justice, le commerce, les services financiers, l'éducation et la formation. Avec la société civile algérienne, il y a un contact permanent ", ajoute l'ambassadeur pour signifier que les horizons de la coopérations sont larges et prometteurs. Ils vont au-delà des traditionnels échanges commerciaux, faits de denrées alimentaires et surtout de l'approvisionnement en pétrole. 5% des besoins de la Grande- Bretagne en gaz viennent de l'Algérie et ce pays souhaite porter ce taux entre 10 et 12% à l'horizon 2012-2015, explique à ce propos d'ailleurs, l'interlocuteur du Le Quotidien d'Oran. Et d'ajouter : " Les produits agricoles algériens intéressent aussi les Britanniques. Toutefois, nous cherchons à établir des rapports équilibrés et les entreprises algériennes doivent aussi saisir les opportunités d'investissement offertes par notre pays. La compagnie Sonatrach investit déjà en Grande-Bretagne. Vous savez que Londres est une grande place financière internationale. La plupart des fonds arabes dans le monde sont domiciliés à Londres". En matière d'investissements anglais en Algérie, S. E. l'ambassadeur, M. Andrew Tesorière cite, en exemple, les trois sociétés britanniques Unilever et Corous, l'ex-British Steel. La question des visas continue de constituer un autre point faible et indicateur négatif de l'état des rapports entre les deux pays. Les services britanniques des visas sont toujours domiciliés à Tunis au moment où l'ambassade britannique à Alger continue de résider dans un hôtel. Après l'obtention de la permission, la construction de son siège d'une nouvelle ambassade risque de prendre encore du temps. Deux ans et demi. C'est l'ambassadeur qui l'affirme dans le même entretien. " Nous cherchons des locaux adéquats pour les entretiens des demandeurs de visas. La construction d'un nouveau siège pour notre ambassade à Alger est très importante et cela va améliorer nos conditions de travail (…)Je suis arrivé à Alger avec un mandat pour relancer les relations bilatérales."