L'ambassade du Royaume-Uni à Alger fait son « check out » de l'hôtel Hilton. La représentation diplomatique est venue s'installer dans une villa à la rue Slimane Amirat, en plein cœur de la capitale. L'information a été annoncée hier par l'ambassadeur, Andrew Tesorière, lors d'une réception au niveau de sa résidence. Actuellement, des travaux sont engagés pour construire le nouveau siège de l'ambassade. Le design de la future bâtisse a été dessiné par l'architecte John McAslan, respectant les normes esthétiques locales et les règles de l'environnement. Andrew Tesorière a rappelé les moments difficiles passés à travailler dans les couloirs du Hilton. Après les attentats de Madrid, en mars 2004, les services de l'ambassade avaient été déplacés vers cet hôtel de la périphérie d'Alger par mesure de sécurité. Des mesures avaient été prises, à l'époque, au Maroc et en Turquie. Le diplomate a voulu mettre les petits plats dans les grands en annonçant également le retour, après quatre ans d'absence, des entreprises britanniques à la Foire internationale d'Alger, prévue du 2 au 7 juin 2007. Même symbolique, cette présence exprime, selon lui, la confiance qu'a Londres en l'Algérie. « Nous voulons dire que nous nous n'intéressons pas uniquement au secteur pétrolier. Le secteur des médicaments est également attractif pour nous », a dit l'ambassadeur déterminé à convaincre les investisseurs de son pays à venir en Algérie autant que des touristes. Surtout que la British Airways dessert les deux pays et envisage de lancer des programmes spécial vacances. La Grande-Bretagne va donc à contre-sens des Etats-Unis qui seront, cette année, absents de la Foire d'Alger. A Washington, on estime que les conditions sécuritaires ne sont pas réunies pour permettre une présence américaine à la foire. Les menaces de ce qui est appelé Al Qaïda au Maghreb semblent avoir été prises au sérieux. L'épisode BRC, au cœur d'un scandale entouré d'énigmes a, d'une certaine manière, pesé dans la balance. Même si les diplomates américains en poste à Alger n'ont fait aucun commentaire sur une affaire désormais gérée par l'opacité des juridictions militaires. Parallèlement à la foire, les Britanniques prévoient une fête en faveur des enfants de Bentalha, quartier de l'est de la capitale abandonné à son sort après avoir subi l'horreur terroriste... Il y aura même « le king of Raï » du Royaume-Uni, l'Algérien Saâdoune (si peu connu dans son pays), qui va animer des soirées et un ensemble écossais avec kit et cornemuse viendra pour faire l'ambiance ! A Londres, on mise sur tout. On aspire à obtenir un accord des autorités algériennes pour permettre à la BBC de diffuser sur bande FM en arabe et en anglais. Avec l'américaine Radio Sawa, la BBC est déjà présente dans la plupart des pays arabes. Sur un autre chapitre, Andrew Tesorière a annoncé que d'ici la fin 2007, les Algériens n'auront plus l'obligation de se déplacer à Tunis pour avoir le visa. « Tout se fera à Alger », a-t-il dit. Durant 2006, les services consulaires britanniques de Tunis ont délivré 3500 visas. Ceux d'Alger ont donné plus, avec 9000 visas. Le taux de refus est de 5%, le plus faible taux de toutes les chancelleries occidentales. L'objectif, selon Andrew Tesorière, est d'atteindre 25 000 visas par an. Pour cela, des conditions seront nécessaires. Des conditions pas forcément liées à la situation sécuritaire, perçue comme une contrainte gérable. Le diplomate en veut pour preuve l'accostage, début mai 2007, de la frégate HMS Northumberland au port d'Alger pour une escale de trois jours. A l'avenir, le personnel de l'ambassade sera revu à la hausse pour améliorer l'accueil des citoyens algériens. Andrew Tesorière a reconnu que faire le voyage à Tunis pour obtenir le visa avait un côté humiliant. « Désormais, on ira à Tunis pour le tourisme », a-t-il soutenu avec sourire. L'ambassadeur n'a pas voulu trop commenter l'augmentation des frais de visa depuis le début avril 2007 et qui varient entre 9500 et 30 000 DA pour le court ou le long séjour. Ces hausses sont valables dans d'autres pays et sont justifiées par les investissements consentis par la construction de la nouvelle représentation diplomatique.