Au cours de la période de 2001 à 2011, le produit intérieur brut (PIB) en termes réels a progressé en moyenne annuelle de 4,3% à Maurice, révèle le rapport sur l'indice de productivité et de compétitivité publié cette semaine. Durant la même période, la production réelle du secteur manufacturier a augmenté à un taux inférieur de 1,2% par an tandis que celle des entreprises orientées vers l'exportation (EOE) a augmenté à un taux annuel de 1,0%. De 2001 à 2011, la main d'oeuvre pour toute l'économie a progressé en moyenne de 1,3% par an, tandis que pour le secteur manufacturier et des EOE, il a baissé de 2,2% et 4,7% respectivement. La productivité du travail, telle que mesurée par la production réelle par personne occupée, a augmenté de 3,0% pour l'économie dans son ensemble. Une croissance de 3,6% a été enregistrée dans le secteur manufacturier, tandis que dans les EOE une croissance supérieure de 6,0% a été enregistrée. En 2011, la productivité du travail pour l'économie a augmenté de 3,7%, supérieure à la croissance de 1,9% enregistrée en 2010. En 2011, la main-d'oeuvre a connu une augmentation de 0,3% contre une croissance de 2,3% en 2010, tandis que la croissance du PIB en 2011 était de 4,0%, inférieure à la croissance de 4,2% enregistrée en 2010. La productivité du travail pour le secteur manufacturier a augmenté de 4,7% en 2011, supérieure à la croissance de 3,3% en 2010. Les EOE ont connu une augmentation plus importante de 11,3% en 2011 comparativement à 8,5% en 2010. Au cours de la décennie étudiée, l'investissement en capital a augmenté à un taux annuel moyen de 5,1% pour l'ensemble de l'économie. Pour le secteur manufacturier il a été de l'ordre de 1, 5% alors qu'un recul de 0,2% a été enregistrée dans les EOE. Toutefois, en raison de la faible croissance de la production par rapport à l'intrant capital, la productivité du capital défini comme le rapport de la production à l'intrant capital, a diminué de 0,8% pour l'économie et de 0,2% pour le secteur manufacturier. D'autre part, dans le secteur des EOE, un taux de croissance annuel de 1,2% a été enregistrée la productivité du capital. La productivité du capital subi des baisses pour les trois dernières années avec une baisse de 0,8% observée en 2011 pour toute l'économie. Dans le secteur manufacturier, la productivité du capital en 2011 a augmenté de 4,0% contre une croissance de 5,8% en 2010 tandis que dans les EOE, soit une augmentation de 16,7% a été notée en 2011 par rapport à la croissance de 16,9% en 2010. Durant la période 2001 à 2011, la rémunération moyenne des salariés a augmenté de 7,1% par an pour l'ensemble de l'économie, de 8,5% pour le secteur manufacturier et de 8,9% pour les EOE. Le coût de la main d'oeuvre, défini comme la rémunération du travail (rémunération des salariés) par unité de production, a augmenté à un taux annuel moyen de 4,0% pour l'économie totale, 4,8% pour le secteur manufacturier et de 2,8% pour les EOE, à la suite de la hausse des croissances dans la rémunération moyenne des employés par rapport à la productivité du travail. Durant la même période, le coût de la main d'oeuvre en termes de Dollar, a augmenté à un taux annuel moyen de 4,2% pour l'économie totale, 4,9% pour le secteur manufacturier et de 2,9% pour les EOE. Le rapport fait remarquer qu'en 2011, le coût de la main d' oeuvre pour l'ensemble de l'économie a augmenté de 3,9% comparativement à 1,8% en 2010. Dans le secteur manufacturier, la croissance en 2011 était à peu près le même que 2010 (6,6%). Par contre dans les EOE, une baisse de 1,2% a été enregistrée en 2011, contre une croissance de 0,5% en 2010. En termes de dollars, ULC en 2011 a augmenté de 11,6% pour l'ensemble de l'économie, 14,7% pour le secteur manufacturier et de 6,2% pour les EOE à la suite de l'appréciation de la roupie vis-à-vis du dollar des Etats-Unis. Prévision d'inflation de 4,7% pour 2012 La Banque de Maurice (BoM) prévoit une inflation de 4,7%, selon le premier rapport sur l'inflation pour 2012 publié cette semaine. Si cette prévision se vérifie, ce sera une baisse par rapport à 2011 où le taux à fin décembre était de 6,5, rappelle la banque centrale. La BoM fait remarquer qu'entre juillet et décembre 2011 la tendance était à la baisse puisque le taux est passé de 6,6 % à 4, 8%. Elle explique cela par la croissance modérée à la fois dans l'expansion monétaire et celui du crédit et le taux de change nominale relativement stable de la roupie qui ont contribué à contenir les pressions inflationnistes dans l'économie. D'autre part, la banque centrale note que l'économie intérieure s'est relativement bien comportée en 2011, avec une croissance estimée à 4,0 pour cent. L'économie a généralement bien résisté à la crise de la zone euro jusqu'à présent bien que la croissance a été plus faible dans certains secteurs clés. La BoM prévoit un taux de croissance de 3,8 pour cent pour 2012. La banque centrale conforte son analyse par le fait qu'alors que l'économie mondiale a décéléré depuis la publication de son dernier rapport en octobre 2011, un certain nombre de développements positifs depuis le début de l'année 2012 ont levé certaines incertitudes quant aux perspectives de croissance mondiale. Ainsi les mesures prises par la Banque centrale européenne et les gouvernements de la zone euro ont atténué les contraintes financières des marchés et les dernières données économiques aux Etats-Unis ont suggéré un élan accru. Toutefois, les risques baissiers pesant sur les perspectives de croissance interne demeurent compte tenu de la situation incertaine sur le plan mondial. Des risques qui pourraient pousser l'inflation à la hausse compte tenu du potentiel pour les prix du pétrole et des matières premières à prendre l'ascenseur. Le prochain rapport de la BoM sur l'inflation est prévu au mois d'octobre. Le taux de croissance pour 2012 revue en légère hausse La Chambre de commerce de Maurice (CCIM) a revue en légère hausse ses prévisions de croissance pour 2012, la fixant à 3,9% cette semaine contre 3,8% au mois de novembre dernier. Toutefois, cette révision ne doit pas faire oublier les dangers qui guettent l'économie mauricienne, ont prévenu les dirigeants de la CCIM lors d'une conférence de presse à Port-Louis. Pour arriver à cette estimation effectuée selon les normes internationales, les techniciens de la CCIM ont établi des hypothèses sur la valeur d'un certain nombre de variables dont les facteurs économiques qui peuvent évoluer durant l'année en cours. Parmi ceux-ci, on note le taux d'inflation, estimé à 5,5%, soit un point de moins de ce qu'il était en 2011 et le taux de chômage qui était de 7,9% en 2011, et que la CCIM estime à 8% cette année. D'autre part, la Chambre estime que l'investissement sera en baisse de 1%, alors qu'en 2011, il était de 0%. Quant aux importations de biens et de services en terme réel, la CCIM prévoit un accroissement de 5 %. La CCIM prévoit également une baisse du nombre des arrivées touristiques pour 2012 : 950 000 au lieu de 964 642. Par contre, elle estime qu'il y aura une baisse de la valeur de la roupie. Cette posture repose sur l'hypothèse que la baisse du taux directeur " va contribuer à ajuster à la baisse la valeur de la roupie, la rendant plus compétitive ". Pour justifier la révision à la hausse, le Dr Renganaden Padayachy, macro-économiste de la CCIM, s'appuie sur la combinaison favorables de trois facteurs : a) de meilleures perspectives de l'économie mondiale comme souligné par le Fonds monétaire international (FMI) dans ses prévision rendues publiques le mois dernier, b) la baisse du taux d'intérêt directeur en mars dernier et c) une perception positive des entrepreneurs quant à l' évolution future de leurs affaires comme indiqué dans la dernière enquête du CCIM il y a deux mois. " Ainsi, nous pouvons penser que nous nous trouvons dans une phase de reprise même si cette dernière peut être considérée comme progressive ", explique le macro-économiste.