M. Dahli Mohamed, professeur à la faculté du génie de la construction de Tizi-Ouzou préconise la valorisation de déchets d'origine végétale à l'exemple du grignon, tourteau d'olives, dans la construction. Selon cet expert qui s'exprimait en marge du 15ème Batimatec, ce déchet issu de la transformation des olives et composé des peaux, des résidus de la pulpe et des fragments des noyaux, pourrait être destiné à la fabrication d'isolants thermiques dans les constructions. Pour M. Dahli, le secteur du bâtiment pourrait être le poumon écologique en mesure de valoriser même les déchets d'autres industries. Ce spécialiste recommande, entre autres, l'utilisation de la sciure de bois, les déchets du papier et du carton et les déchets de liège comme matériaux isolants, moins coûteux que le système classique (parois doubles, lame d'air...etc..), tout en assurant une meilleure efficacité énergétique. De son côté, Aicha Boussoualim, maître de conférence à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme, a estimé que la construction en cours de 600 logements à haute efficacité énergétique par les Offices de promotion et de gestion immobilière, était une bonne initiative. Pour elle, cette expérience est "un début" pour passer de la théorie enseignée dans les universités à la concrétisation de ces projets sur le terrain. L'éco-construction permet une économie d'énergie et un maximum de confort pour l'usager, tout en assurant la qualité et un minimum d'impact sur l'environnement, a-t-elle expliqué. L'experte appelle également à la vulgarisation de ce mode de construction par l'organisation de rencontres et de formations pour les professionnels et les bureaux d'études afin de les pousser et les encourager à s'intéresser à la construction durable. M.Jean-Claude Giannotta, directeur du centre français d'animation régionale en matériaux avancés, a annoncé, de son côté, la création prochaine à Alger d'un centre de promotion de l'éco-construction. Il précisera, à ce propos, qu'il s'agit d'un partenariat entre la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Réseau des entreprises maghrébines pour l'environnement et la Chambre algérienne de Commerce et d'Industrie. L'objectif de la création de cet établissement est de réunir tous les intervenants dans le secteur du bâtiment pour formuler des recommandations, des directives et des avis techniques afin d'intégrer des solutions énergétiques, environnementales et économiques, et d'assurer au programme de construction un avenir durable. Il a souligné par ailleurs l'importance de s'inspirer du savoir-faire et de l'expérience algérienne dans le domaine de l'architecture traditionnelle. "Nous voulons travailler ensemble pour construire des bâtiments modernes en s'inspirant du modèle architectural algérien traditionnel, en utilisant l'ensoleillement et les matériaux locaux comme la laine, la terre et le recyclage de journaux pour l'isolation thermique", a-t-il conclu.