Les autorités syriennes ont annoncé avoir déjoué, hier, un attentat suicide à Alep (nord), deuxième ville du pays, au lendemain d'une double attaque meurtrière à la voiture piégée dans la capitale Damas, selon la télévision d'Etat. Les autorités syriennes ont déjoué la tentative d'un kamikaze de faire exploser sa voiture piégée dans le secteur d'Achaar à Alep et l'ont tué avant qu'il ne puisse perpétrer son crime terroriste, a indiqué la chaîne officielle, au moment où des milliers de personnes hostiles au régime manifestaient dans cette ville. La télévision a précisé que la voiture piégée était chargée de 1 200 kg de matières explosives, sans plus de précisions. Le secteur d'Achaar est souvent le théâtre de manifestations et a connu des rassemblements appelant à la chute du régime, hier. Les militants anti-régime ont qualifié de mensonge l'annonce par les autorités d'un attentat déjoué à Alep. Damas tente de tuer le plan Annan par le terrorisme Le chef de l'opposition syrienne a accusé, hier, à Tokyo, le régime syrien de tenter de tuer le plan de paix proposé par Kofi Annan, en recourant au terrorisme. Le régime tente maintenant de tuer le plan Annan, avec une nouvelle technique qui est le terrorisme, a déclaré lors d'une conférence de presse le chef du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun. Il a reproché au régime du président Bachar al-Assad d'utiliser la tactique des explosions dans les villes, afin d'effrayer la population. Le chef des observateurs de l'ONU sur les lieux des attentats à Damas Le chef des observateurs de l'ONU, le général norvégien Robert Mood, s'est rendu, avant-hier matin, sur le lieu des deux attentats perpétrés à Damas vers 05H00 GMT. La télévision d'Etat, selon qui les attentats ont fait des dizaines de morts et de blessés, a également fait état de cette visite. Les attaques ont été commises par des terroristes sur la voie rapide du sud, dans le secteur de Qazzaz, au moment où les gens se rendaient à leur travail et les élèves à l'école, a affirmé la chaîne, ajoutant que la majorité des victimes étaient des civils. De son côté, l'OSDH a indiqué que les deux explosions, dont l'une à la voiture piégée, avaient visé un centre des renseignements. Deux colonnes de fumée se sont élevées au-dessus de la capitale, où les vitres des habitations ont tremblé. Le dernier attentat meurtrier à Damas remonte au 27 avril. Onze personnes avaient alors péri dans l'attaque suicide en face d'une mosquée. Les attentats suicide à Damas ont fait 55 morts et 372 blessés Cinquante-cinq personnes ont été tuées et 372 autres blessées dans les attentats suicide à la voiture piégée perpétrés à Damas, a indiqué la télévision d'Etat citant le ministère syrien de l'Intérieur. Les deux attentats qui ont eu lieu à une minute d'intervalle sont des attaques suicide à la voiture piégée, et ont fait 55 morts et 372 blessés, des civils et des militaires, a indiqué le ministère, précisant que la charge explosive utilisée pesait plus de 1 000 kilogrammes. En outre, plus de 15 sacs ont été remplis de restes humains, selon la télévision. Les attentats ont eu lieu sur une voie rapide dans le quartier de Qazzaz, dans le sud de Damas, bondé de gens et de voitures, à proximité d'un siège des forces de sécurité et de l'ordre. C'est un nouveau crime perpétré par les groupes terroristes armés, soutenus par des parties étrangères qui font fi du sang syrien, ajoute le communiqué du ministère diffusé également par l'agence Sana. Le ministère de l'Intérieur s'est dit déterminé à poursuivre ces criminels assassins et ceux qui les accueillent et les soutiennent, et à extirper ces terroristes, qui ébranlent la sécurité de la société syrienne, et les punir. Selon le communiqué, les attentats ont occasionné des dégâts matériels importants dans les biens publics et privés. Plus de 200 voitures ont été démolies, dont plus de 100 carbonisées ou totalement détruites, selon le texte. L'UE va prendre de nouvelles sanctions L'Union européenne va prendre, lundi, de nouvelles sanctions contre la Syrie en gelant les avoirs de deux entreprises et de trois personnes considérées pour la plupart comme des sources de financement du régime de Bachar al-Assad, a-t-on appris de sources diplomatiques. Il y a un accord de principe entre les ambassadeurs des 27 pays de l'UE pour ce quinzième train de sanctions depuis le début de la répression de l'opposition il y a plus d'un an, a indiqué l'un de ces diplomates. Les personnes sanctionnées seront également interdites de visa pour l'UE. La décision sera formellement entérinée par les ministres européens des Affaires étrangères, lundi, à Bruxelles, ont précisé ces sources.