Des agriculteurs participant au Salon de la pomme de terre "Batatis Mosta 2012" ont estimé jeudi dernier que le coût élevé des facteurs de production et la spéculation sont à l'origine de la hausse du prix de la pomme de terre, produit de large consommation. Des producteurs ont expliqué, en marge du Salon qui a pris fin jeudi dernier , que la hausse des prix des différents types de semences, des engrais et des produits phytosanitaires ont contribué de manière significative à la hausse des prix de la pomme de terre à travers le pays. Des agriculteurs ont donné l'exemple des prix des engrais qui ont grimpé de 3 000 DA à plus de 5 500 DA le quintal et ceux de la semence de pomme de terre qui ont dépassé les 9 000 DA le quintal en plus de la cherté des produits permettant le traitement pathologique des plantes, notamment la maladie du "mildiou". " Certains commerçants ont contribué à la hausse de ces produits très demandés sur le marché, il faut instaurer un contrôle rigoureux pour éradiquer complètement le problème de la spéculation", a appelé un producteur. D'autres producteurs ont soulevé le problème de manque de main-d'œuvre dans le domaine de l'agriculture qui a également contribué à la hausse des prix de la pomme de terre, notant que les jeunes locaux se désintéressent du travail de la terre, amenant les producteurs d'aller chercher, avec peine, la main-d'œuvre hors wilaya. Il a également souligné qu'en dépit de l'augmentation du salaire journalier du jeune travailleur de la terre qui varie entre 1.000 et 1.600 DA, le problème de main-d'œuvre persiste, ajoutant que la spéculation est aussi à l'origine de la hausse des prix de la pomme terre. Mohamed Ouadah, cadre à l'Office national des légumes et des viandes (ONLEV), a rappelé que les prix de la pomme de terre ont connu une stabilité relative durant les trois dernières années variant entre 30 et 40 DA sur les marchés journaliers et entre 25 et 35 DA dans les marchés de gros. Il a déclaré que les prix record de ce produit enregistrés récemment, atteignant jusqu'à 130 DA/kg sont dus aux mauvaises conditions météorologiques qui ont conduit à un retard dans la croissance de ce produit pour 40 jours supplémentaires. Augmentation de la quantité de la semence de pomme de terre importée Les responsables de la direction des services agricoles de la wilaya de Mostaganem ont indiqué que la quantité de semence de pomme de terre importée a augmenté ces trois dernières années, passant de 90 000 tonnes en 2009 à 130 000 tonnes en 2012. La quantité de la semence est passée de 90 000 tonnes en 2009 à plus de 100 000 tonnes en 2010 et de 113 000 tonnes en 2011 à plus de 130 000 tonnes en 2012, ajoutant que 80 pour cent de cette quantité importée passe par le port de Mostaganem, et le reste est réparti entre les ports d'Oran, d'Alger et de Ténès. La variété des semences "Spunta" est la plus demandée sur le marché national en raison de sa production abondante assurant un couvert végétal intense, "quoique sensible" à la maladie "Mildiou" qui affecte le rendement de pomme de terre, ont signalé pour leur part des cadres de l'Institut national de protection végétale participant à cet événement. D'autres variétés de semences plus productives et plus résistantes à certaines maladies parasitaires dont "Condor", "Bartina" et "Fabela", existent, mais la majorité des agriculteurs préfèrent la variété "Spunta" très prisée par le consommateur, a ajouté la même source. L'Institut national de protection végétale, qui effectue des analyses sur les semences importées, compte actuellement cinq laboratoires nationaux à El Tarf, Alger, Oran, Mostaganem et Ghardaïa, ainsi que 13 laboratoires régionaux, a-t-on indiqué. D'autre part, un nombre de laboratoires nationaux et ceux relevant du secteur privé œuvrent à la production de semences de pomme de terre "génération zéro" et "génération 1".