La 9è Journée internationale de déontologie médicale, ouverte mercredi à l'auditorium de la faculté des sciences médicales de Constantine, avait pour thème «l'exercice de la médecine et la justice.» Des praticiens des secteurs public et privé, des partenaires compétents, des représentants des services de sécurité de la wilaya, et le consul général de France à Annaba, ont assisté à cette rencontre organisée par la section ordinale régionale des médecins du conseil national de déontologie médicale. Les travaux de cette journée à laquelle ont participé trois experts étrangers, deux français et un tunisien, ont été axés sur “l'information et le consentement”, “la responsabilité du praticien et du professionnel de la santé”, et le “le secret médical”.Le Dr Philippe Biclet du Conseil national de l'ordre des médecins, et expert près la Cour d'appel et la Cour administrative d'appel de Paris (France), a expliqué comment un médecin peut prévenir et gérer les plaintes et les procédures pouvant être engagées à son encontre. Il a souligné l'importance de la sensibilisation du corps médical sur la nécessité de maîtrise de l'exercice médical et le strict respect de la déontologie et de l'éthique dans la pratique de cette profession “qui n'est pas une science exacte”. L'intervenant a affirmé que “l'on peut reprocher à un médecin, en dépit de sa compétence, la façon de gérer l'exercice médical s'il ne fait pas preuve d'humanité”. Selon ce médecin, la compétence et l'humanisme sont deux facteurs indispensables qu'on ne peut dissocier l'un de l'autre. De son côté, Mme Isabelle Gautier, membre du Conseil de l'ordre des médecins de Paris, a traité de la trilogie qui réunit le médecin, le secret et la loi. Les débats ont également porté sur “la discussion bénéfices-risques en pratique chirurgicale et le droit de savoir du malade”, objet d'une communication du Dr Hassani du Centre hospitalo-universitaire Benbadis de Constantine, “la responsabilité médicale face au risque opératoire”, titre de la conférence animée par le Dr. Boudehane, du Conseil de l'ordre des médecins de Constantine, et “l'officier de police judiciaire : autorité requérante à médecin” sujet développé par M. Belatreche, du Laboratoire régional de police scientifique de Constantine. Le Dr Djenane Rachid, président de l'Ordre des médecins de la région de Constantine, devait souligner l'importance de l'organisation de cette journée scientifique qui, à travers les 18 communications retenues, vise deux objectifs essentiels: “la définition du concept de responsabilité médicale au regard de l'éthique et du droit”, et “la précision du rôle de l'expert désigné dans le cadre de procès en responsabilité médicale”. Le Dr. Mohamed Bekkat Berkani, président de l'Ordre national de déontologie médicale, a plaidé pour “l'urgence” de doter le conseil d'un droit de regard sur l'activité médicale dans les cliniques privées et sur toutes les questions en rapport avec l'exercice de la médecine en Algérie. La nécessité d'opter pour une formation médicale spécialisée afin de mettre fin à la présence d'opérateurs étrangers dans les cliniques privées, la révision de la formation des milliers de médecins généralistes, et la révision de la loi sur la santé du 16 février 1985, ont également figuré parmi les suggestions émises par le Dr Bekkat dans un point de presse qu'il a animé en marge de cette manifestation.