Pas moins de 300 plaintes pour erreurs médicales à l'encontre de médecins ont été enregistrées durant ces deux dernières années à l'échelle nationale. C'est ce qui a été révélé lors de la 8e journée internationale de l'éthique et de la déontologie, organisée jeudi dernier par le conseil national de l'ordre des médecins, section régionale de l'Est à Annaba. Signalons que 40% de ces plaintes proviennent des régions de l'est où est implanté le conseil, lesquelles plaintes font actuellement l'objet d'étude au niveau des conseils régionaux de l'ordre des médecins. Il appartient à ce conseil d'examiner ces plaintes conformément aux dispositions de la loi en vigueur, a affirmé Mostafa Gaceb, vice-président du conseil national de l'ordre des médecins, dénonçant dans la foulée des médecins étrangers, qui exercent en touristes, généralement les week-ends, dans les cliniques privées, sans qu'ils ne soient inquiétés outre mesure, faisant fi de la législation du pays. En cas d'erreurs médicales, à qui incombe la responsabilité ? Ces médecins, principalement des Français, touchent d'importantes sommes d'argent et quittent le pays en toute quiétude. Rehaussée par la présence de médecins experts étrangers, de France, de Tunisie et de Syrie, cette 8e journée, a pour objectif de se rapprocher des médecins afin de les sensibiliser sur l'importance de l'éthique dans l'exercice de la profession, et sur l'obligation du strict respect du code de déontologie. Cette rencontre a permis aux médecins et praticiens présents de prendre connaissance des textes juridiques existant en matière de responsabilité au double plan pénal et civil, et de mieux connaître les droits et devoirs du praticien. En plus des thèmes ayant notamment trait à la responsabilité pénale et civile du médecin, à la relation médecin-justice et à la médecine carcérale, à l'heure de la réforme pénitentiaire, les participants mettront à profit la présence de médecins experts étrangers pour un échange d'expériences dans le domaine de l'éthique et de la déontologie médicale. Cette démarche s'inscrit dans la perspective de l'élaboration d'un code méditerranéen de déontologie médicale, d'autant plus que l'ordre national des médecins préside actuellement la conférence permanente des ordres européens de déontologie médicale. Tout comme le rapport médecin-justice, ayant été largement abordé, celui du médecin avec les médias l'a été aussi à travers une communication donnée par le journaliste Zoubir Souissi, qui a apporté, en tant que pionnier de la presse et président du conseil de l'éthique, des éclaircissements sur ce sujet. D'autres thèmes tels que le charlatanisme et les infections nosocomiales ont été aussi abordés lors de cette journée internationale de l'éthique et de la déontologie médicale.