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Jerome Velin, directeur des ressources et du développement à Danone Djurdjura, au Maghreb : " Nous collectons entre 100 et 120 000 litres de lait par jour "
Danone Djurdjura Algérie, une entreprise implantée en Algérie depuis plus de 10 ans, s'est distinguée au fil des années par l'accompagnement des éleveurs algériens en termes de savoir-faire, d'équipements et de financements de projets d'extension des fermes et d'accroissement de la productivité. Plus de 1000 personnes travaillent actuellement au complexe laitier d'Akbou pour produire 100.000 tonnes de produits laitiers par an. Cette filiale algérienne de la firme internationale Danone accompagne aussi 1500 éleveurs dans le cadre de la collecte de lait frais au niveau de 15 wilayas du pays. C'est ce qui a' été dit en substance dans cet entretien accordé à notre quotidien, M Jerome Velin, directeur en ressources et développement à Danone Djurdjura, rencontré en marge du salon international de l'élevage, l'agroalimentaire et de l'agroéquipement (SIPSA &AGROFOOD) qui a fermé hier ses portes au Palais des Expositions d'Alger sur une bonne note du renouveau agricole en Algérie.
Le Maghreb Voulez-vous présenter le groupe Danone Djurdjura en termes de croissance et de perspectives ?
Jerome Velin Danone Djurdjura a déjà 10 ans d'existence en Algérie. Nous nous sommes développés avec la literie Djurdjura ; mais nous développons aujourd'hui des produits Danone. Nous avons d'ailleurs une usine située à Akbou (Béjaia) qui emploie sur le plan national plus de 1000 personnes. Et nous produisons 100.000 tonnes de produits laitiers par an. Nous avons des produits très divers comme des produits fermes, à boire et des marques comme Activia et miniprix qui nous permettent d'avoir un portefeuille très varié. Notre ambition est de développer les meilleurs produits laitiers à destination des Algériens. Nous nous appuyons sur notre expérience internationale de produits frais. Mais notre but est de faire des produits pour les Algériens, donc avec un développement spécifique aux produits pour l'Algérie. Nous sommes persuadés et l'histoire nous la montrait qu'un bon produit se fait avec de bons ingrédients. Le lait doit être de qualité. Nous collectons sur l'ensemble de l'Algérie, 40 millions d'hectolitres par an, c'est-à-dire entre 100 et 120.000 litres par jour qui nous permettent de répondre aujourd'hui à 40% de nos apports protéiques pour fabriquer nos produits. C'est-à-dire le reste est fabriqué avec la poudre de lait. Mais notre ambition à terme est d'avoir 100 % de lait frais dans nos produits. Et nous sommes persuadés qu'un bon yaourt se fait à base de lait. Aujourd'hui nous collectons ces quantités de lait frais auprès de 1500 éleveurs réparties sur 15 wilayas où nous sommes présents. La difficulté de la collecte de lait, c'est qu'il s'agit d'un métier de tous les jours et où il faut être sur le terrain. Il y a deux collectes par jour et c'est du vivant. Il y a une vraie complexité à accroître d'une façon rapide. J'insiste pour dire que notre ambition est d'avoir 100 % de lait frais dans nos produits, mais avec un lait de qualité.
C'est quoi un lait de qualité ? C'est un lait qui obéit à un process de fabrication et selon des standards internationaux et des normes d'hygiène précises. Et ce lait de qualité existe en Algérie. Ce lait passe donc par un ensemble de pratiques qu'on doit avoir à la ferme en termes d'une bonne gestion de l'exploitation, d'une bonne pratique d'hygiène et avec un certain nombre d'éléments en termes d'équipements et de produits nécessaires. C'est l'ambition de notre programme Danone qui consiste dans l'accompagnement des éleveurs de telle sorte à produire un lait de qualité et aussi dans le développement du rendement de leurs exploitations. C'est-à-dire la compétitivité de leurs exploitations. Notre programme est réparti sous différentes facettes. Il s'agit dans un premier de valoriser la qualité du lait. C'est pourquoi nous avons instauré premièrement des primes pour favoriser la qualité du lait en termes de protéines et en termes de taux de germes. C'est-à-dire on rémunère un lait de qualité. Deuxièmement on est conscient que pour obtenir ce lait de qualité, il y a un certain nombre d'ingrédients qu'il faut réunir et notamment des produits d'hygiène. Nous mettons alors à leur disposition des produits d'hygiène à prix négociés, c'est-à-dire de telle sorte que ces éleveurs puissent utiliser ces produits d'hygiène et bien les utiliser dans les exploitations. Ensuite il y a l'alimentation qu'on met aussi à leur disposition, un aliment concentré de qualité de telle sorte à ce que les éleveurs puissent avoir à leur disposition cet aliment qui permet aussi de développer la qualité . Et puis il y a aussi un certain nombre d'investissements. Nous finançons en outre des équipements pour les éleveurs comme les bidons inox et des chariots trayeurs.
En quoi consistent ces financements ? Il s'agit de financements sans intérêt qui permet tent à ces personnes d'investir sans pouvoir grever leurs productions. Nous avons financé par exemple 1200 génisses et 700 tubes de refroidissement ainsi que 500 chariots trayeurs et 2500 bidons inox. nous fournissons 15000 tonnes d'aliments concentrés à destination de nos éleveurs. Nous fournissons aussi chaque année100 tonnes de lait d'allaitement, ce qui leur permet de donner du lait spécifique aux veaux et non du lait de vache. Il y a aussi d'autres aides qui permettent aux éleveurs de se développer. Et le dernier point qui est important c'est la relation permanente que nous avons avec nos éleveurs ; de telle sorte à pouvoir mettre en place les bonnes pratiques d'exploitation et d'hygiène. Il s'agit là d'un rapport permanent avec des équipes sur le terrain de telle sorte à aider les éleveurs à développer un lait de qualité. C'est ça qui fait, pour moi, la différence du programme Danone qui va nous permettre à développer notre activité de collecte de 10 à 20 % par an, avec l'ambition d'atteindre 100 % de lait frais dans nos produits ; mais le développement ne se fera qu'avec un lait de qualité. C'est pour cela que je ne peux pas donner d'horizons précis pour avoir ces 100 %. Je veux avant tout un lait de qualité. Ensuite le développement du volume se fera de telle sorte à atteindre évidemment les 100 % pour faire avant tout les meilleurs produits laitiers à destination des Algériens.
Quels sont les investissements réalisés par Danone en Algérie ? Nous avons réalisé en Algérie des investissements de différents types. D'abord il s'agit d'un outil industriel que nous avons acquis avec un partenaire algérien mais qui appartient aujourd'hui à Danone. Et dans lequel nous investissons en permanence pour développer la qualité de notre process, mais aussi la productivité pour accompagner le développement de notre activité en Algérie. Il y a donc notre outil industriel et l'ensemble des investissements que nous avons consentis. Nous avons effectué aussi un investissement en ressources. Nous avons aujourd'hui plus de 1000 salariés en Algérie et dans lequel on investit aussi en termes de formation et de développement. Si je prends spécifiquement le programme de la collecte, on a un investissement pour accompagner les éleveurs. Je n'ai pas le total de ces investissements, mais c'est pour montrer qu'on cherche à investir d'une façon constante et durable en Algérie
Qu'en est-il de la formation et de transfert de savoir-faire aux Algériens ? Chaque année nous avons ce qu'on appelle des revues développement qui permettent d'identifier avec le salarié l'ensemble des ressources et développement dont il a besoin. Et ensuite notre but durant toute l'année est d'accompagner ces salariés dans leur développement. Cela pourrait se traduire par des formations purement magistrales ou techniques sur certains aspects de développement personnel. Cela pourrait être aussi des formations sur le terrain avec un certain nombre de projets ambitieux qui nous permettent aussi de les accompagner aussi dans leur développement. Cela concerne la formation des salariés. Si je prends maintenant la collecte de lait, je travaille aussi avec 1500 éleveurs et familles partenaires que je dois développer. Comme je l'ai précisé ; le point clé c'est la formation et le développement de ces personnes. Il y a une partie de financements et équipements, mais aussi la formation. On cherche à les accompagner par rapport à une relation permanente sur les lieux mêmes de leur activité en termes de la qualité du fourrage et d'hygiène et de nettoyage de l'étable par exemple. Deuxièmement l'alimentation qui est un point clé aussi et sur lequel se base le rendement des vaches, on cherche à les accompagner d'une façon spécifique avec nos fournisseurs d'aliments concentrés. Ce qui nous permet de mettre en place des formations généralistes pour une centaine d'éleveurs et un fournisseur d'aliments de telle sorte qu'on indique les bonnes pratiques d'alimentation diverse et variée avec des fourrages secs et verts. Il s'agit de leur apprendre leur utilisation en fonction de la gestation de la vache. Et puis nous avons un troisième niveau de formation qui porte sur des audits réalisés par des experts internationaux. Ces audits portent sur l'ensemble des pratiques de la ferme pour recommander les améliorations nécessaires au bon fonctionnement de la ferme. Ce sont ces programmes de formation que je réalise aujourd'hui auprès des éleveurs.