Le président syrien Bachar al-Assad a chargé, hier, l'actuel ministre de l'Agriculture, Riad Hijab, de former un nouveau gouvernement de la République syrienne, après le nouveau Parlement issu du scrutin du 7 mai, a rapporté la télévision publique. M. Hijab remplace Adel Safar qui avait formé son gouvernement en avril 2011, un mois après le début du mouvement de contestation qui secoue le régime de Damas, qui s'est militarisé au fil des mois face à une répression sanglante. La nomination d'un nouveau Premier ministre ne devrait pas avoir d'incidence sur la gestion de la crise dans le pays, qui est du ressort du clan rapproché de M. Assad. Conformément à la nouvelle Constitution, adoptée en février par référendum, le Premier ministre doit présenter son programme au Parlement, au plus tard 30 jours après la formation de son gouvernement. Celui-ci est responsable de l'application de son programme devant le Parlement qui pourra refuser la confiance au gouvernement ou à des ministres, à la demande d'au moins cinq députés. Riad Hijab, âgé de 46 ans, est originaire de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie. Titulaire d'un doctorat en génie agricole, il était ministre de l'Agriculture depuis avril 2011. De 2004 à 2008, il a occupé le poste de responsable du parti (Baâth) au pouvoir à Deir Ezzor (est), ensuite de 2008 à 2001, celui de gouverneur de Quneitra (sud) et ensuite celui de gouverneur de Lattaquié (nord-ouest). Il est marié et père de quatre enfants. La Chine et la Russie veulent une nouvelle conférence Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré, hier, à Pékin que la Chine et la Russie veulent une nouvelle conférence internationale sur la Syrie et coordonner leurs actions afin d'appliquer le plan de paix de l'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan. Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs estimé qu'un changement de régime dans ce pays dont Moscou et Pékin sont les fidèles soutiens pourrait conduire à une catastrophe. Après des entretiens à Pékin avec les dirigeants chinois, M. Lavrov a appelé à une nouvelle conférence sur la Syrie réunissant les pays qui ont réellement une influence sur les différents groupes d'opposition syriens comme la Turquie, l'Iran, la Ligue arabe, l'UE et les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU. Le but d'une telle conférence serait que les acteurs extérieurs, sans la Syrie dans un premier temps, se mettent d'accord pour suivre, honnêtement et sans ambiguïtés, le plan Annan, a poursuivi le ministre russe M. Lavrov considère que les supposées conférences des Amis de la Syrie ne font que soutenir le Conseil national syrien qui est la principale coalition de l'opposition syrienne, et ses demandes radicales. Berne soutient le plan Annan De son côté, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a assuré, avant-hier, à Genève auprès de Kofi Annan du soutien de la Suisse à son plan de paix. Le chef de la diplomatie suisse a insisté sur la défense des droits de l'homme et la lutte contre l'impunité. M. Burkhalter a témoigné du "souci de la Suisse de faire en sorte que les crimes commis en Syrie ne restent pas impunis", a affirmé le Département fédéral des Affaires étrangères. Une conférence sur la Syrie à débuté, hier, à Istanbul Les représentants de plusieurs pays, dont la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, se sont réunis hier soir, à Istanbul pour évoquer la situation en Syrie et procéder à un échange de vues, a-t-on indiqué de sources diplomatiques turques. Outre Mme Clinton et son homologue turc, Ahmet Davutoglu, les chefs de la diplomatie française et britannique, Laurent Fabius et William Hague, ainsi que des ministres arabes, notamment du Qatar et de l'Arabie Saoudite, sont arrivés dans la métropole turque pour ces discussions informelles. Mme Clinton est arrivée dans la soirée en Turquie, après une tournée en Scandinavie et au Caucase, pour assister aujourd'hui, à Istanbul au Forum ministériel de lutte contre le terrorisme, une initiative lancée l'an dernier en marge de l'Assemblée générale des Nations unies et dont la première édition avait eu lieu en septembre à New York. Cette réunion sur la Syrie à Istanbul intervient alors que la Chine et la Russie veulent une nouvelle conférence internationale sur la situation dans ce pays, où le régime du président Bachar al-Assad est confronté à une révolte populaire, qu'il réprime dans le sang. Le but d'une telle conférence serait que les acteurs extérieurs, sans la Syrie dans un premier temps, se mettent d'accord pour suivre, honnêtement et sans ambiguïtés, le plan Annan de sortie de crise, a indiqué Sergueï Lavrov, à partir de Pékin. Accrochages au Liban entre soldats syriens et habitants Sur le terrain,des accrochages ont éclaté ,hier, entre soldats syriens et habitants d'une région libanaise à la frontière de la Syrie, a indiqué une source de sécurité. Les affrontements à la roquette et à la mitrailleuse se déroulent dans le secteur de Kherbet Daoud dans la région d'Ersal, a-t-elle précisé. Ils ont éclaté après la mort d'un Libanais tué à l'aube par des soldats syriens dans ce même secteur situé dans une région montagneuse accidentée, selon un responsable local à Ersal, qui a requis l'anonymat. Trois autres Libanais ont été blessés. Les habitants tentent de prendre la dépouille du Libanais à la force syrienne entrée dans la région d'Ersal, a-t-il précisé. Le maire de Ersal Ali Al-Hjeiri a affirmé aux médias que des soldats syriens avaient tiré dans la nuit sur les quatre Libanais, tuant l'un d'eux. Sa dépouille a été emmenée par les Syriens, a-t-il précisé. Selon l'Agence nationale d'information (ANI), ces Libanais tentaient d'entrer en territoire syrien via le secteur de Kherbet Daoud, quand ils ont été la cible de tirs.