Riad Hijab, nouveau chef du gouvernement syrien Le chef de l'Etat syrien a chargé Riad Hijab de «former le nouveau gouvernement de la République syrienne» dans un décret présidentiel. Le paysage politique syrien a enregistré, hier, de nouveaux développements après la décision du président Bachar Al Assad de nommer Riad Hijab au poste de Premier ministre pour former un nouveau cabinet, après les législatives de mai dernier, alors que les violences se poursuivent à travers le pays. Riad Hijab, ancien ministre de l'Agriculture, remplace Adel Safar, qui avait été désigné en avril 2011 chef du gouvernement, un mois après le début du soulèvement populaire contre le président Al Assad, au pouvoir depuis 2000. Le chef de l'Etat syrien a chargé Riad Hijab de «former le nouveau gouvernement de la République syrienne», dans un décret présidentiel. Lors d'un discours prononcé dimanche devant le Parlement, le président syrien avait expliqué que le nouveau gouvernement «prendrait en compte les nouvelles forces politiques», après les élections du 7 mai, qui ont eu lieu après une révision constitutionnelle permettant à de nouveaux partis de se présenter. Les législatives ont toutefois été largement boycottées par l'opposition. Sur le terrain, les violences persistent: des combats entre l'armée régulière et les rebelles ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi à Damas ainsi que dans sa banlieue, faisant une dizaine de morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basée en Grande Bretagne). La veille, de violents affrontements entre les deux camps avaient fait 55 morts dont 26 soldats, 19 civils et 10 hommes armés. La plupart des victimes ont péri dans la région de Lattaquié, au nord-ouest du pays, toujours selon l'Osdh. L'agence de presse syrienne, Sana a confirmé les combats dans ce secteur, précisant qu' «une attaque de groupes terroristes armés» a fait deux morts parmi les soldats et un certain nombre de «terroristes» tués et blessés. A l'étranger, les deux principaux soutiens de la Syrie, Pékin et Moscou ont partagé hier une position commune celle d'organiser une nouvelle conférence sur la Syrie réunissant «les pays qui ont réellement une influence sur les différents groupes d'opposition syriens comme la Turquie, l'Iran, la Ligue arabe, l'UE et les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU». De Pékin, où il se trouve, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a estimé que le but d'une telle conférence serait que «les acteurs extérieurs, sans la Syrie dans un premier temps, se mettent d'accord pour suivre, honnêtement et sans ambiguïtés, le plan Annan», qui prévoit notamment l'arrêt des violences. A l'issue d'entretiens avec les dirigeants chinois, le ministre russe a assuré la volonté des deux pays, de «coordonner leurs actions afin de mettre en oeuvre le plan Annan». Il a par ailleurs estimé qu' «un changement de régime» dans ce pays pourrait conduire «à une catastrophe». A Damas, le gouvernement a riposté à l'expulsion d'ambassadeurs syriens par la majorité des pays occidentaux en déclarant mardi indésirables 18 ambassadeurs occidentaux, dont ceux de la France et des Etats-Unis. Les chargés d'affaires de la Bulgarie, de l'Allemagne et du Canada sont également concernés. A cet égard, le ministère syrien des Affaires étrangères a souligné dans un communiqué que «la Syrie juge important le dialogue fondé sur les principes d'égalité et de respect mutuels entre Etats».Toutefois, la Syrie souhaite que les pays qui ont expulsé les ambassadeurs syriens révisent leur décision pour «le retour à la normale des relations». Ces derniers mois, de nombreux ambassadeurs occidentaux en poste à Damas ont quitté la Syrie, rappelés dans leurs pays pour protester contre la répression du mouvement de contestation populaire par les autorités syriennes. Plusieurs pays ont également expulsé les représentants diplomatiques syriens dans leur capitale après le massacre de Houla (centre), le 25 mai, où 108 personnes dont 49 enfants ont été tuées.