L'entrée en service du Medgaz, gazoduc sous-marin devant relier directement l'Algérie, à partir de Beni Saf (Aïn Témouchent) à Almeria en Espagne, est prévue pour début 2009. Les conditions de son démarrage étant réunies, les représentants de Medgaz semblent donc engagés à livrer le projet dans les délais qui lui sont impartis initialement dans le contrat. De plus, le cahier des charges portant attribution de la concession de transport à la société Medgaz chargée de réaliser le gazoduc a été signé lundi après-midi à Oran entre l'Agence de régulation des hydrocarbures (ARH) et la société Medgaz. Les documents annexes à cette attribution effectuée récemment, ont été paraphés par le président de l'agence, Noureddine Cherouati et le président de Medgaz, l'espagnol Pedro Miro, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée en marge des travaux de la 5e conférence internationale sur les opportunités d'investissement dans le secteur de l'énergie qui s'est tenue cette semaine à Oran. Le cahier des charges comporte, selon M. Cherouati, les droits et les obligations du concessionnaire qui doit s'engager sur la mise en place du système de transport et son exploitation, le système de tarification et aussi le respect de l'environnement. La concession a une durée de 35 ans, extensible à 50 ans. Elle constitue, selon M. Cherouati, le deuxième évènement dans la mise en œuvre de la loi 05-07 relative aux hydrocarbures. M. Pedro Miro s'est déclaré, pour sa part, "satisfait de cette signature qui est un pas très important dans la réalisation du projet de gazoduc, considéré comme stratégique par l'Union européenne". Le gazoduc transcontinental Medgaz, d'une longueur de 1 050 km (550 km en territoire algérien, 200 km sous la mer et 300 km en territoire espagnol), reste un projet stratégique, qui a été inclus dans la liste des projets d'intérêt prioritaire, au sein de la planification des grandes infrastructures énergétiques, prévues par la commission Européenne. Sa capacité initiale est de huit milliards de m3/an, extensible à seize milliards de m3. A ce titre, il place l'Espagne et l'Algérie qui portent à plein bras le projet, au summum des relations entre le continent européen et africain. Selon Miguel Angel Moratinos, ministre espagnol des Affaires étrangères, "ces deux pays respectifs deviennent, inéluctablement, le trait d'union entre l'Europe et l'Afrique, du point de vue politique et énergétique". La société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et l'entreprise pétrolière espagnole, CEPSA, détiennent chacune vingt pour cent du capital de Medgaz. Le reste des actions est réparti à parts égales (douze pour cent) entre les compagnies espagnoles Iberdrola et Endesa, la britannique BP et les françaises Total et Gaz de France.