La première grande étape de la phase de construction du gazoduc sous-marin reliant l´Algérie à l´Europe via l´Espagne, Medgaz, a été entamée avec la réception, en début de ce mois, du dernier chargement de tuyauterie destinée à la construction de ce gazoduc sous-marin. Selon un communiqué publié sur le site de l'entreprise Medgaz, cette troisième et dernière livraison constitue une étape importante dans la construction de Medgaz, dont la mise en service est prévue pour le milieu de l´année 2009. A la faveur de cette livraison, Medgaz dispose maintenant de la totalité de la tuyauterie nécessaire à sa construction. Au total, ce sont 90 000 tonnes d´acier au carbone à haute résistance qui ont été fabriquées. La tuyauterie, fabriquée et traitée pour son revêtement par les deux plus grandes aciéries japonaises Mitsui et Sumitomo, a été livrée en trois étapes, les deux premiers chargements étant arrivés à Almeria en octobre et en décembre 2007.Pour ce qui est de ce dernier chargement, il comprend 6 000 tuyaux soit 75 kilomètres d´acier au carbone à haute résistance. Chaque tuyau a une longueur de 12 mètres pour un diamètre de 24 pouces (610 mm). Les tuyaux sont revêtus de trois couches de polypropylène leur permettant de résister à la corrosion. Les tuyaux destinés aux eaux les moins profondes ont été de plus recouverts d´une couche de béton qui protègera le gazoduc des courants marins et des autres facteurs externes, a ajouté la même source. En attendant le début des travaux de soudure prévus mi-mars, ce matériel est stocké dans le port d´Almeria. Pour rappel, les travaux en superficie ont débuté en juillet dernier à Beni Saf avec des travaux préliminaires en vue de la construction de la station de compression. Deux mois plus tard, Medgaz a entrepris les travaux de déblaiement de la plage El Perdigal d'Almeria qui accueillera le terminal de réception. La construction du gazoduc semble donc avancer selon le rythme initialement prévu. L'entrave du projet par l'Espagne, à travers de nombreuses mesures bureaucratiques, n'a apparemment pas ébranlé la bonne marche du projet. D'une capacité initiale de 8 milliards de m3 par an, Medgaz transportera du gaz naturel entre Beni-Saf et Almeria. Il s'étendra sur une distance de 210 kilomètres sous la mer, posé sur le fond méditerranéen, et aura une profondeur maximale de 2 160 mètres. En Algérie, il assurera la liaison avec le gazoduc Hassi R'mel-Beni Saf, géré par Sonatrach. En Espagne, il sera connecté au gazoduc Almeria-Albacete d'Enagas afin de faciliter son intégration au système gazier espagnol et européen. Medgaz est composé de cinq compagnies internationales qui se partagent le capital de la façon suivante : Sonatrach (36%), Cepsa (20%), Iberdrola (20%), Endesa (12%) et Gaz de France (12%). Selon les conclusions d'observateurs internationaux tels que l'Observatoire Méditerranéen de l'Energie ou Wood Mackenzie, Medgaz est un projet stratégique, aussi bien pour l'Algérie et l'Espagne que pour le reste de l'Europe. D'une part, il permettra un rapprochement du gaz naturel algérien par une liaison directe, ce qui contribuera à l'amélioration de la sécurité d'approvisionnement. D'autre part, il s'agit de la voie d'approvisionnement de gaz naturel la plus économique vers le sud de l'Europe.