L'Algérie et la Pologne ont signé, hier, à Alger, un accord bilatéral pour le remboursement anticipé de la dette algérienne estimée à 11,18 millions de dollars. Cet accord a été signé par le ministre algérien des Finances, Mourad Medelci, et le Premier conseiller auprès de l'ambassade de Pologne à Alger, Slawomir klimkiewicz. A cette occasion, M. Mourad Medelci, ministre des finances, a affirmé, lors d'une déclaration à la presse, que "l'Algérie a, définitivement, réglé sa dette envers ce pays". De ce fait, avec ce dernier accord, notre pays a remboursé la totalité de sa dette auprès des Clubs de Paris et de Londres, et d'autres créanciers tels que la Pologne. En effet, "nous avons remboursé la totalité de la dette vis-à-vis du Club de paris, celui de Londres, ainsi que les autres créanciers", a-t-il ajouté. Actuellement, a signalé le ministre, l'Algérie va se tourner vers le remboursement des dettes extérieures évaluées à 5 milliards de dollars. En effet, l'Algérie envisage d'entamer des négociations pour le remboursement anticipé d'une partie de la dette extérieure qui lui reste après avoir réglé la totalité de sa dette rééchelonnée. Une partie de cette dette extérieure, composée essentiellement de créances commerciales, peut faire l'objet d'un traitement approprié, qui, selon le ministre, prendra beaucoup de temps, et ce, à travers, un remboursement anticipé. Par ailleurs, cette dette envers la Pologne ne fait pas partie de celles contractées par Alger auprès des Clubs de Paris (Etats créanciers industrialisés) et de Londres, groupe informel de créanciers bancaires privés s'occupant de dettes publiques. Notons qu'entre 2000 et fin octobre 2006, l'Algérie aura ainsi remboursé par anticipation un total de 12,1 milliards de dollars (Club de Paris, Club de Londres plus dettes multilatérales), et obtenu l'effacement de 4,73 milliards de dollars au titre de sa dette envers la Russie, selon les données officielles. Aujourd'hui, avec ce dernier remboursement, qui s'ajoutera à la liste des pays remboursés, cet acte de remboursement par anticipation mettra l'Algérie en position de force par rapport aux institutions financières internationales, notamment, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Il s'agit également d'alléger la forte pression qui s'exerçait auparavant sur l'argent public, notamment en raison du lourd fardeau du service de la dette qui a atteint des montant colossaux ainsi que sur les chantiers à l'arrêt depuis des années, faute de financement. En outre, avec le remboursement de la totalité de sa dette auprès des Clubs de Paris et de Londres, l'Algérie a ramené le stock de sa dette extérieure de 15,5 milliards de dollars au début de l'année à moins de 5 milliards de dollars actuellement, soit moins de 4% du Produit intérieur brut (PIB) et environ 10% de la valeur des exportations attendues en 2006.