L'Algérie a véritablement réussi à relever le défi de ramener le niveau de sa dette au- dessous de cinq milliards de dollars dans les délais prévus. Ainsi, le département de Medelci a signé, hier, le dernier accord de remboursement par anticipation avec la Pologne. Evalué à 11,18 millions de dollars, ce remboursement sera effectué le 30 novembre prochain. Avec ce contrat, l'Algérie vient, donc, d'achever un long processus lancé en 2000. S'expliquant en marge de la cérémonie de signature, le grand argentier du pays, M.Mourad Medelci, dira avec soulagement: «On peut se féliciter de cette démarche.» Le ministre assure que l'Algérie a réglé la totalité de ses dettes envers toutes les institutions d'Etats. «Nous avons conclu tous les accords avec le Club de Paris et celui de Londres et même les pays hors du Club», a-t-il ajouté. Cela démontre que l'Algérie a su tirer bénéfice de l'embellie financière due à la flambée des prix du pétrole, pour apurer ses dettes. Durant les neuf premiers mois de 2006, les recettes pétrolières ont été estimées à 40 milliards de dollars accumulant, fin août, plus de 70 milliards de réserves en devises. Ce qui a permis de ramener la dette de 15,5 milliards de dollars au début de l'année, à moins de 5 milliards de dollars en novembre, soit environ 5% du PIB et 12% des recettes d'exportation attendues en 2006. Entre 1985 et 2005, notre pays a remboursé 117,9 milliards, dont près de 84 milliards de principal et 34 milliards de dollars d'intérêt. Ces données dépassent largement les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), lequel avait prévu que la dette extérieure algérienne atteindrait 62 milliards de dollars en 2010. Il faut reconnaître que l'Algérie a fait un grand pas dans ce sens. Cependant, il reste encore à liquider la dette commerciale. Interrogé sur la question de savoir si celle-ci serait totalement remboursée en 2007, M.Medelci s'est montré très prudent. «Je ne dirais pas que la dette sera tombée à zéro, mais une bonne partie sera remboursée», a-t-il dit. Cela ne signifie pas, explique-t-il, que l'Algérie n'a pas les moyens de le faire, mais elle participe au programme de soutien à la relance économique. A ce sujet, M.Medelci annonce que notre pays n'entendait pas recourir aux crédits extérieurs en 2007 pour financer ses programmes de développement. L'acquittement de la dette commerciale, précise le ministre, sera effectué à travers les banques. Avant de conclure, le ministre a tenu à souligner que le désendettement ne signifie pas que l'Algérie ignore qu'elle doit prendre place sur le marché financier international. «Nous voulons, à travers cette démarche, offrir un nouveau visage à notre pays afin de pouvoir consolider nos relations avec les différents pays», affirme M.Medelci. Enfin, les documents relatifs à l'accord ont été signés par le ministre des Finances et le Premier conseiller auprès de l'ambassade de Pologne à Alger, M.Slawomir Klimkiewicz. En matière de coopération bilatérale, ce dernier a annoncé la signature, prochainement, de trois accords. Le premier porte sur la double imposition et les autres concernent la santé et la culture.