Les gouvernements doivent adopter des programmes et politiques visant à libérer le potentiel des forêts et à garantir leur gestion durable, a indiqué, avant-hier, la FAO à la veille du Sommet de la Terre ''Rio+20''. Dans ce nouveau rapport sur la situation des forêts, l'Organisation a affirmé qu'une "utilisation plus durable des ressources forestières peut offrir une large contribution à un grand nombre d'enjeux affrontés à Rio, tels que la réduction de la pauvreté et de la faim, l'atténuation des impacts du changement climatique, et la création d'autres sources plus durables de bio-produits et de bioénergie pour les utilisations humaines". "Les forêts et les arbres des exploitations agricoles sont une source directe de nourriture, d'énergie, et de revenus pour plus d'un milliard d'êtres humains, parmi les plus pauvres de la planète", a souligné le Sous-Directeur général de la FAO pour les forêts, Eduardo Rojas-Briales. "En même temps, les forêts piègent le carbone et atténuent les effets du changement climatique, conservent la santé de l'eau et des sols et empêchent la désertification. La gestion durable des forêts offre de multiples avantages avec les programmes et politiques adaptés, le secteur peut ouvrir la voie vers des économies vertes plus durables", a-t-il ajouté. "Le Brésil offre des exemples de réussite en matière d'aménagement des plantations forestières, et ses bonnes pratiques peuvent être reproduites à d'autres pays en développement pour la promotion d'une économie verte et le renforcement des synergies entre développement durable et atténuation du changement climatique", a souligné de son côté une spécialiste brésilienne. "Les débats de Rio+20 doivent constituer le point de départ pour mieux équilibrer le triple bilan", a-t-elle dit, relevant que "l'industrie brésilienne de la pâte et du papier est prête à encourager l'innovation dans les biotechnologies et la fixation du carbone forestier pouvant soutenir une expansion durable des ,activités du triple bilan qui prennent en compte les performances sociales et environnementales", a précisé Elizabeth de Carvalhaes, présidente de l'Association brésilienne de la pâte et du papier (Bracelpa) et le Conseil international des ,associations forestières et papetières (ICFPA), cité par la FAO. 'L'industrie mondiale des produits forestiers est en première ligne des efforts de conservation des forêts", a déclaré pour sa part, Donna Harman, Présidente du Conseil international des associations forestières et papetières (ICFPA).''Avec des pratiques de gestion forestière durable, notre secteur a non seulement un rendement annuel soutenu de bois d'œuvre, mais en garantit l'abondance pour les générations à venir'', a-t-elle souligné. Soutenir les moyens d'existence Selon ce nouveau rapport de la FAO, les investissements dans les entreprises du bois peuvent créer des emplois, des actifs et contribuer à redonner un nouveau souffle à des millions d'habitants des zones rurales. Quelque 350 millions de personnes parmi les plus pauvres du monde, dont 60 millions de communautés autochtones, dépendent des forêts pour leur survie quotidienne et à long terme, souligne le document de l'organisation onusienne. "La foresterie à la ferme," ou agroforesterie, peut assurer jusqu'à 40 pour cent des revenus agricoles avec la récolte de bois, de fruits, d'huiles et de plantes médicinales. Malgré la mauvaise réputation qu'ils peuvent parfois avoir à cause des inquiétudes liées à la déforestation, les produits forestiers s'ils sont issus d'opérations bien gérées stockent le carbone et sont recyclés facilement. Les industries forestières du monde entier innovent dans des produits et processus compétitifs pour remplacer les matériaux non renouvelables, et ouvrent ainsi la voie vers des bioéconomies sobres en carbone. "La promotion d'une industrie forestière durable offre un moyen d'améliorer les économies rurales tout en atteignant les buts de durabilité", explique le SOFO 2012. Mais si le rapport indique que la valeur des exportations de produits forestiers a plus que doublé entre 2002 et 2010 dans certaines régions, il souligne qu'il faut accorder une plus grande attention à la promotion des petites et moyennes entreprises forestières au service des communautés locales.