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Mohamed Aïdouni, président du Comité Interprofessionnel de la filière avicole au Financier : «La flambée actuelle des prix est essentiellement spéculative»
Il a également pour objectif d'associer les clients de la filière aux discussions avec le gouvernement. Pour le moment, le CIFA est considéré par les pouvoirs publics comme le seul interlocuteur agréé du secteur avicole. Le Financier : Pourquoi le CIFA? Quel est son rôle ? Mohamed Aïdouni : «Le CIFA est représentatif de la filière. Il est présent dans les toutes les wilayas. Son rôle liminaire est de soumettre, dans 48 heures, au ministre de l'Agriculture une plateforme pour venir en aide à la filière, qui est en crise, lors de réunions régulières. La dernière en date a concerné la flambée des prix des matières premières (soja- maïs) et la spéculation exercée par les importateurs. Cette nouvelle et énième crise n'est pas aussi grave que celle de 2007. Et peut être maîtrisée. La maîtrise passe par la prise en charge des revendications qui sont l'éventualité de revoir à la baisse la TVA, qui est de 17% à 7% et une possibilité de subvention des matières premières comme c'est le cas pour les céréales et la poudre de lait. Le Comité souhaite aussi être associé au système de quotas de façon à pouvoir réguler la production. Les facteurs de production doivent être importés d'après un système révisionnel». Mais en aval, les problèmes sont égalent nombreux ?! M.A : «C'est la période de crise. Il faut abattre le cheptel, le stocker et écouler le produit en ces périodes difficiles de crise. Il faut toujours équilibrer l'offre à la demande pour maintenir les prix à un seuil tolérable. Au sujet des 17,5 mille tonnes de poulets stockés par l'ONAB, est une faible production qui n'était représentative que durant le mois de Ramadhan. Le CIFA préconise l'application de la méthode triangulaire qui consiste à établir une relation entre l'éleveur, l'abattoir et le fabriquant d'aliment. Dans cette règle, l'abattoir est censé consommer la production à longueur de l'année à un prix de référence d'une façon à pouvoir assurer une marge constante à l'éleveur. Le CIFA veut un prix, à court et moyen termes, de 160 et 170 dinars le kilo de poulet». Tout le monde s'accorde à dire que les spéculations sont à l'origine de la crise du secteur. Quelle est la vision du CIFA ? M.A : «La flambée actuelle des prix est essentiellement un problème spéculatif, puisqu'on commande les matières premières au moins trois mois à l'avance. C'est de la spéculation de la part des privés qui détiennent 70% du marché de l'importation. Mais aux derniers jours, les prix des matières premières ont effectivement connu une flambée de l'ordre de 265 dollars la tonne pour le maïs (36%) et 286 dollars la tonne pour le soja (13%). Le maïs représente 60% des aliments. Le prix du poulet augmente d'une manière automatique. En général, la filière est otage des spéculateurs et des éleveurs. Même si ces derniers subissent les conséquences de la spéculation, des conditions climatiques et les pathologies. Concernant la production du maïs et du soja localement, l'expérience vaut le coût, mais il existe un problème de prix de revient. Ces produits demandent beaucoup d'eau et doivent être cultivés dans de grandes surfaces alors qu'actuellement chez nous, les expériences se font dans de petites surfaces, en plus on manque d'eau. Ils reviennent plus chers que si on les importait. La maîtrise du coût de revient du moment que est le rôle des Instituts en agronomie. Le CIFA lance un appel aux éleveurs qui arrêtent leurs activités pendant la saison estivale, à mettre à niveau leurs bâtiments qui ne répondent pas aux normes, puisqu'ils manquent essentiellement de système de ventilation et d'aération ». La mise à niveau est le rôle du fonds spécial institué dernièrement ? M.A : Oui, effectivement, il existe un fonds spécial destiné à la réhabilitation des bâtiments. C'est le Fonds national du développement des investissements avicoles. Le CIFA peut conseiller tous ceux qui sont intéressés à s'adresser aux Chambres d'agriculture de leurs wilayas. On annonce l'arrivée prochaine du poulet brésilien. Quel sera l'impact sur la filière ? M.A : On a eu vent de cette information, par le biais de votre journal, LE FINANCIER : Mais, au niveau du département de l'Agriculture, on nous a dit qu'on n'est pas prêts à donner l'accord pour la concrétisation de cet accord commercial, s'il y a vraiment un accord. C'est un suicide. Je ne peux pas concevoir ça. Propos recueillis.