La visite de travail qu'effectue depuis hier le président français, Nicolas Sarkozy, à Alger et à Tunis a donné lieu à un large retentissement dans la presse hexagonale. La plupart des quotidiens français ont consacré dans leurs éditions d'hier de larges espaces à cet événement régional, jugé capital. Le gros tirage proche de la droite, Le Figaro, dans une longue lecture consacrée au "premier voyage du président de la République hors Europe", estime que "le président de la République part aujourd'hui pour le Maghreb avec pour objectif de défendre l'un de ses grands chantiers diplomatiques, l'Union méditerranéenne". Le journal reprend ainsi des propos tenus par Sarkozy pour qui, "l'avenir de l'Europe et de la France se joue aussi et peut-être d'abord en Méditerranée", avant de faire parler le porte-parole de l'Elysée, David Martinon qui souligne que "le projet (de l'Union méditerranéenne) vise à créer un espace de solidarité et de coopération axé sur la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, le développement durable, l'énergie, le co-développement et l'immigration", comme il rappelle aussi que "dès le soir de son élection, Nicolas Sarkozy a lancé un vibrant appel à tous les peuples de la Méditerranée (…) Le temps est venu de bâtir ensemble une Union méditerranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique". Le même quotidien pousse son analyse encore plus loin en estimant que "les obstacles et les blocages potentiels (pour concrétiser le projet de l'Union méditerranéenne) demeurent néanmoins nombreux, notamment la crise israélo-palestinienne qui a contribué à plomber le processus de Barcelone. Pour contourner l'écueil, il faudra avancer pas à pas, en commençant par la Méditerranée occidentale (sur la base du format 5 + 5, se limitant aux cinq pays du Grand Maghreb)". Le quotidien Le Monde, lui, a mis "le paquet" sur cette visite de Sarkozy dans les deux pays maghrébins, en revenant dans son édition d'hier avec un dossier sur cette visite où ont été traités trois dossiers différents. Focalisant sur l'Algérie, le quotidien écrit : "Avec ses réserves de change en augmentation constante grâce à la hausse du cours des hydrocarbures (90 milliards de dollars fin juin, soit 66 milliards d'euros), l'Algérie est courtisée comme jamais", dans un article intitulé "Algérie : une ambition de puissance régionale". "Américains, Russes, Européens, pays du Golfe et Asiatiques s'y bousculent pour tenter de rafler de fabuleux marchés. Après un long isolement, Alger a fini par retrouver sa place dans le concert des nations", poursuit le journaliste du Monde tout en précisant : "Soucieuse de garder son indépendance, l'Algérie veille à diversifier ses partenaires, tant sur le plan économique que politique. Les Etats-Unis ne manquent pas l'occasion, depuis deux ans, de souligner son rôle important à l'échelle régionale. Lutte antiterroriste, manœuvres militaires conjointes, échanges de visites de haut rang et signature, le 9 juin à Alger, d'un protocole d'accord sur le nucléaire civil, Washington et Alger coopèrent activement". Pour sa part, le Nouvel observateur a mis l'accent sur les "frictions" qu'a suscité l'annulation de l'étape marocaine du périple de Sarkozy. "Dans le cadre de sa tournée au Maghreb, le président français devait se rendre à Rabat. Le Maroc se serait irrité que son premier déplacement s'effectue en Algérie et se justifie en parlant d'une rencontre de 48 heures trop courte" avant de souligner que "certains ont parlé de bourde de la part du Maroc, dont les dirigeants entretenaient des liens personnels étroits avec le prédécesseur de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, qui leur apportait son soutien dans le conflit du Sahara Occidental - principale pomme de discorde entre Alger et Rabat".