Pour Le Monde, le président français est confronté à la rancoeur de l'opinion publique algérienne. La visite du président français Nicolas Sarkozy en Algérie a fait, hier, la Une de la presse française. «La délicate mission algérienne du président français», écrit le quotidien de droite Le Figaro. «Pour sa première visite d'Etat en Algérie, Nicolas Sarkozy va devoir aborder des sujets qui fâchent. Le président français et son homologue algérien sont confrontés aux délicates questions du passé colonial, de la délivrance de visas accordés aux Algériens ayant de la famille dans l'Hexagone et, accessoirement, à l'affaire du Sahara occidental», souligne Le Figaro. Le journal revient aussi sur l'entretien accordé par le président français à l'APS. «Nicolas Sarkozy affiche sa volonté de réconcilier les mémoires. Pour l'heure, Paris propose un traité d'amitié simplifié sur la base d'accords de coopération, pour mieux former, investir et échanger. Une amitié réduite à des relations commerciales», souligne encore Le Figaro. «Dopé par la hausse continue du prix des hydrocarbures, le régime algérien se sent à nouveau en mesure de jouer un rôle dominant la région. S'il suit avec intérêt le projet d'Union méditerranéenne, il a peu apprécié d'entendre Nicolas Sarkozy lancer son appel à une conférence réunissant les pays concernés depuis Tanger. Le président va tenter de reprendre l'initiative en prononçant un discours après-demain à l'université de Constantine, point d'orgue d'un voyage semé d'embûches», ajoute l'envoyé spécial du journal. Pour Le Monde, Nicolas Sarkozy est «confronté à la rancoeur de l'opinion publique algérienne». «Nicolas Sarkozy a dit sa volonté d'en finir avec cette mode exécrable de la repentance qu'il assimile à la détestation de la France et de son histoire.» Pour sa première visite d'Etat en Algérie, le président de la République a adopté un ton nettement plus mesuré, estiment les envoyés spéciaux du quotidien Le Monde qui revient aussi sur l'entretien accordé à l'APS. Pour ce journal, la crise qui vient de secouer les relations franco-algériennes devrait, paradoxalement, faciliter la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy. Le journal qui a interrogé des Algériens sur le président français écrit que l'opinion publique algérienne avait été séduite par Jacques Chirac. Elle l'est nettement moins par Nicolas Sarkozy. Sous le titre «Visite à l'arraché de Sarkozy à Alger», le quotidien de gauche, Libération, revient sur la polémique de la semaine dernière qui a failli provoquer l'annulation du voyage du président français. «Prendre l'avion pour Alger ou tout annuler et rester à Paris. Jusqu'à jeudi soir, la question a taraudé Nicolas Sarkozy et la cellule diplomatique de l'Elysée. Il s'en est fallu d'un rien pour que ce déplacement du président français n'ait pas lieu», affirme le journal. Libération raconte également comment la polémique a été gérée en France. Selon le journal, le président français n'entend pas pour autant en rester là et donner le sentiment de «déserter le terrain face à une telle attaque». C'est donc depuis l'Algérie qu'il apportera demain sa réponse sur le fond, lors d'un discours à l'université Mentouri à Constantine. A cette occasion, il condamnera «toute forme d'antisémitisme, d'islamophobie ou de racisme», indique un diplomate à Libération. Plus optimiste, le quotidien populaire Le Parisien titre: «Sarkozy en Algérie pour ouvrir une nouvelle ère». «Le chef de l'Etat veut renouer des liens plus étroits avec l'Algérie et signer une batterie de contrats. Mais pas question de présenter les excuses qu'Alger réclame à la France pour les crimes commis pendant la colonisation», souligne toutefois l'envoyée spéciale du journal à Alger. Pratiquement, tous les titres sont revenus sur les relations économiques entre les deux pays en rappelant les contrats de 5 milliards d'euros attendus.