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Sarkozy le 10 juillet à Alger
Il vient défendre son projet d'union méditerranéenne
Publié dans El Watan le 07 - 07 - 2007

« Le président Sarkozy ne se rend pas au Maghreb avec un projet tout fait qui serait à prendre ou à laisser. La place sera laissée à la discussion et à la concertation avec les partenaires méditerranéens, car c'est tous ensemble que nous devons construire cet avenir partagé », a indiqué le porte-parole de l'Elysée, David Martinon.
Paris. De notre bureau
Le président Nicolas Sarkozy se rendra les 10 et 11 juillet en Algérie, puis en Tunisie « afin de réaffirmer l'amitié profonde de la France avec ces deux pays », a souligné le porte-parole de l'Elysée, lors d'un point de presse consacré à cette visite hier matin. Le voyage maghrébin du président Sarkozy est amputé de l'étape marocaine, à la demande des autorités marocaines qui ont avancé des « raisons de calendrier » du palais royal. L'information qui circulait la veille parmi les journalistes a été confirmée hier matin par le porte-parole de l'Elysée. Les journalistes présents sont restés dubitatifs, le « calendrier marocain » n'a pas semblé les convaincre. Pressant de questions le porte-parole de l'Elysée pour en savoir plus, celui-ci les a renvoyés aux sources officielles marocaines. Les autorités marocaines n'auraient-elles pas accepté que le président Sarkozy commence sa tournée par l'Algérie, voyant dans cet ordre un choix délibéré ? Il est vrai que, par le passé, le palais royal jouissait de liens privilégiés de la part de l'Elysée. La proximité du président Chirac avec Hassan II, puis avec son fils Mohammed VI était ostensible. Le président Sarkozy se rendra, toutefois, dans la deuxième quinzaine d'octobre au Maroc, a annoncé son porte-parole. Une visite similaire en Algérie, avant la fin de l'année, est également retenue par l'Elysée. Le président Sarkozy arrivera mardi matin à Alger, il aura un entretien suivi d'un déjeuner de travail avec le président Bouteflika. Il se rendra en fin d'après-midi, après une rencontre avec la presse, en Tunisie où il aura un entretien suivi d'un dîner de travail avec le président Ben Ali. « L'intérêt du président Nicolas Sarkozy pour le Maghreb est ancien », a indiqué son porte-parole, rappelant ses nombreux voyages en tant que ministre de l'Intérieur et de l'Economie et des Finances en Tunisie, au Maroc et en Algérie, le dernier qu'il a effectué dans notre pays remonte à novembre 2006, séjour au cours duquel « il s'est longuement entretenu avec le président Bouteflika sur des sujets relevant des relations bilatérales, mais aussi internationales et même de politique intérieure de la France », a précisé David Martinon, ajoutant que « ce sont deux hommes qui s'apprécient beaucoup et qui aiment parler longuement de sujets les plus divers ». Le déplacement du président Sarkozy en Algérie et en Tunisie — le premier du nouveau président hors Europe — a deux objectifs : « Honorer l'amitié unique et indéfectible qui unit la France à ces pays, une amitié qui plonge ses racines dans une histoire parfois tumultueuse. » David Martinon a aussi évoqué les échanges d'un point de vue économique et social extrêmement denses qui devraient se développer davantage, ajoutant que « la proximité entre nos pays excède largement la seule dimension économique, nous sommes persuadés que la communauté d'origine maghrébine en France est au cœur de l'amitié entre nos peuples et qu'elle est une richesse inestimable pour notre pays ». Le deuxième objectif de cette visite est de « présenter l'idée de l'union méditerranéenne à nos partenaires maghrébins qui ont naturellement vocation à en être des piliers. Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy en a clairement fait un axe majeur de son projet de politique étrangère », a indiqué David Martinon, pour expliquer que « la conviction du président Sarkozy, c'est que l'avenir de l'Europe et de la France se joue aussi et peut-être d'abord en Méditerranée ».
L'amitié franco-algérienne passe par des actions concrètes
Le projet de l'union de la Méditerranée qu'il a proposé pendant la campagne vise à faire de la Méditerranée « un espace de solidarité et de coopération dont les axes seraient la lutte contre l'insécurité, le développement durable, l'intégration énergétique, le codéveloppement et la gestion concertée de l'immigration. Nous avons constaté que ce projet de l'union de la Méditerranée a rencontré un écho très favorable chez tous nos partenaires méditerranéens et tout particulièrement dans les pays du Maghreb. Le président Sarkozy souhaite discuter avec ses interlocuteurs de la manière dont on pourrait construire cette union de la Méditerranée, il y a réfléchi lui-même, il a quelques idées sur la question tant sur le contenu que sur la méthode, c'est ce qu'il présentera donc aux présidents Bouteflika et Ben Ali. Pour autant, le président Sarkozy ne se rend pas au Maghreb avec un projet tout fait qui serait à prendre ou à laisser. » L'union de la Méditerranée n'a pas vocation à remplacer le processus de Barcelone, « il s'agit de trouver une articulation entre les deux démarches, aucun plan n'est arrêté ». Et « le projet d'union de la Méditerranée n'aura de sens que s'il est partagé par tous les pays bordés par la Méditerranée », y compris Israël et la Libye. Interrogé sur le traité d'amitié entre l'Algérie et la France, le porte-parole de l'Elysée a déclaré que « Nicolas Sarkozy a toujours dit que l'amitié entre l'Algérie et la France, l'amitié entre les peuples en général, ne peut pas se résumer à un traité ». Le traité d'amitié « n'est pas enterré », a-t-il affirmé, mais « ce n'est pas la priorité de Nicolas Sarkozy, sa priorité, c'est que la coopération débouche sur des réalisations concrètes. Pour lui, le président Bouteflika est sensible à cette analyse ». Peut-on imaginer un axe franco-algérien à l'exemple de l'axe franco-allemand ? « On n'en est pas encore là », répond le porte-parole de l'Elysée. Dans sa lettre du 16 avril au président du comité de liaison des associations de rapatriés, harkis et pieds-noirs, alors candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy écrivait : « Je ne suis pas favorable à un traité d'amitié avec l'Algérie. Mais je tiens à l'amitié franco-algérienne. Les actes comptent plus que les mots. L'Algérie a d'immenses ressources énergétiques. La France maîtrise les technologies de l'électricité nucléaire. Nous devons trouver là les bases d'une coopération équitable. » Sur une question sur la circulation des personnes, David Martinon a rappelé que Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, « a toujours dit qu'il fallait favoriser la circulation des hommes d'affaires, des intellectuels, des journalistes, des familles lorsqu'elles souhaitent se retrouver, et qu'à l'inverse, il fallait lutter contre les filières d'immigration illégale ». Citant « une très bonne illustration de ce que doit être l'amitié franco-algérienne », David Martinon cite la levée de la « consultation préalable » imposée par les pays signataires de l'accord Schengen aux Algériens demandeurs de visas, obtenue par Nicolas Sarkozy auprès de ces pays. La question de la coopération en matière de nucléaire civil viendra dans la discussion entre les présidents Sarkozy et Bouteflika, a indiqué le porte-parole de l'Elysée, ajoutant qu'en novembre 2006, Nicolas Sarkozy et Abdelaziz Bouteflika en ont parlé. « Pour le président Sarkozy, c'est un sujet extrêmement important, une énergie du futur qu'il veut que les pays du nord de la Méditerranée partagent avec ceux du sud. » Le partenariat Sonatrach-GDF sera également abordé. Sur le Sahara occidental, le porte-parole de l'Elysée a indiqué que « la France soutient les efforts des parties et du Conseil de sécurité » pour la résolution du conflit, « nous avons noté des progrès ».


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