Les cours des métaux précieux ont nettement battu en retraite cette semaine, emportés par le regain d'inquiétude des investisseurs sur la vigueur de l'économie mondiale après des indicateurs moroses, l'or voyant s'écorner encore davantage son statut de valeur refuge. Or "Les métaux précieux restent déprimés. La détérioration des conditions économiques aux Etats-Unis comme en Chine exacerbent les risques" pour l'économie mondiale, "déjà alimentés par la crise persistante dans la zone euro", ont observé les analystes de Deutsche Bank. Une salve d'indicateurs moroses a ainsi ébranlé les marchés cette semaine, avec notamment une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en juin en Chine, dans la zone euro et dans la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis), outre des chiffres décevants sur l'immobilier américain. Dans ce contexte, les investisseurs ont tendance à "favoriser les obligations d'Etats considérées comme les plus sûres, comme celles d'Allemagne ou des Etats-Unis, au détriment des marchés boursiers et des marchés des matières premières", actifs jugés plus risqués, ont poursuivi les experts de Deutsche Bank. Un mouvement qui n'épargne par le marché de l'or, dont les investisseurs se désengagent pour obtenir des liquidités. Le cours du métal jaune, qui voit s'écorner depuis plusieurs mois son traditionnel statut de valeur refuge, a ainsi lâché près de 5% entre, mardi et vendredi, tombant en fin de semaine à 1 422 dollars l'once, son plus bas niveau en deux semaines. L'or a par ailleurs pâti de l'annonce de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui s'est contentée mercredi de prolonger son programme d'échanges de bons du Trésor sans engager de nouvelles injections de liquidités dans l'économie. "Le marché attendait l'annonce de nouvelle mesures d'assouplissement monétaire", et cet espoir ayant été déçu, "les cours de l'or se sont trouvés sous pression", a noté Suki Cooper, analyste de Barclays Capital. De telles injections de liquidités stimulent les investissements dans les métaux précieux et diluent la valeur du dollar, rendant plus attractifs les achats d'or libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Par ailleurs, "la demande d'or physique (du secteur de la joaillerie par opposition à la demande des investisseurs) va désormais concentrer l'attention, alors qu'on s'approche du pic saisonnier de la consommation mondiale", en raison de fêtes traditionnelles en Inde, premier pays consommateur d'or, a expliqué Mme Cooper.Or, "pour le moment, la demande indienne est au ralenti, minée par la faiblesse de la roupie" face au billet vert, qui rend d'autant plus onéreuse l'acquisition d'or, libellé en dollar, pour les acheteurs locaux, a indiqué l'analyste. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 565,50 dollars au fixing du soir contre 1 627,25 dollars la semaine précédent. Argent Le cours de l'once de métal gris a, comme à son habitude, évolué dans le sillage de l'or, lâchant 7% sur la semaine et tombant à 26,62 dollars son plus bas niveau depuis six mois. L'argent est habituellement vu par les investisseurs comme une alternative meilleure marché au métal jaune, mais son usage industriel le rend plus sensible à la morosité ambiante. L'once d'argent a terminé la semaine à 26,81 dollars contre 28,66 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les cours des platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, "pâtissent davantage que l'or de l'aversion des investisseurs pour les actifs risqués", car ils sont "plus vulnérables aux perspectives économiques", a observé Anne-Laure Tremblay, analyste de BNP Paribas. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé cette semaine à 1 435 dollars contre 1 493 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 608 dollars contre 632 dollars la semaine précédente.